Rendez-vous du Collège sur les soins de fin de vie

Cela illustre avec éloquence l’intérêt marqué des médecins du Québec à consolider leurs connaissances en matière de soins de fin de vie. D’ailleurs, plus d’une centaine de questions nous avaient été adressées par vous tous en amont du webinaire. Nous trouverons réponse à la majorité d’entre elles dans une prochaine édition de l’Info Collège.

Sondage révélateur

Pas moins d’un millier de médecins ont participé au sondage, soumis vendredi passé, sur les soins de fin de vie. Les résultats sont d’ailleurs intéressants : 65 % des médecins estiment leur degré de connaissance et de compréhension des soins de fin de vie bon ou excellent, mais 59 % peinent à bien distinguer les rôles qui incombent, en la matière, au CMQ et à la Commission sur les soins de fin de vie (CSFV). Seulement 20 % ont déjà pratiqué l’AMM, mais 50 % l’ont recommandée à leurs patientes et patients. Enfin, à tout juste 57 %, les médecins considèrent appropriée l’offre de soins de fin de vie dans leur région.

Nul doute que les interventions du Collège auprès des instances gouvernementales doivent se poursuivre, pour permettre entre autres de niveler les différences d’accès aux soins de fin de vie d’un bout à l’autre du territoire québécois, au bénéfice des personnes qui souffrent. Les législations doivent aussi être harmonisées pour plus de cohérence et de clarté.

CSFV et CMQ : des rôles complémentaires

Ce 3^e Rendez-Vous du Collège était de nouveau animé par la journaliste Emmanuelle Latraverse, qui a mené un entretien conjoint entre le président de la Commission sur les soins de fin de vie, le Dr Michel Bureau, et moi-même, président du CMQ. Cela nous a permis de définir les rôles respectifs et distincts de nos deux organisations et d’exposer nos points de vue respectifs sur la montée en nombre des cas d’AMM. Le Dr Bureau a exprimé son inquiétude à cet égard et indiqué qu’il fera état de données préoccupantes en ce sens dans le rapport annuel d’activités de la CSFV, le mois prochain.

De mon côté, je me suis dit rassuré par le professionnalisme des médecins qui prodiguent l’AMM et par la rigueur des membres du comité des soins de fin de vie du Collège, dont la mission est d’étudier avec minutie les cas soumis à son attention par la Commission.

Pédagogie des soins de fin de vie

Le Dr Louis Roy, inspecteur et membre du comité des soins de fin de vie du Collège, a quant à lui profité de ce webinaire pour rappeler, dans un long exposé, les principales règles encadrant ces soins et pour répondre à certaines questions des médecins participants. Sa présentation, complète et très concrète, a d’ailleurs été déposée dans le site Web du Collège. Aussi, vous trouverez la première d'une série de fiches d'information clinique sur les soins de fin de vie. Cette fiche porte sur le critère de maladie grave et incurable, l’un des critères exigés par la loi pour recevoir une AMM.

• Présentation du Dr Louis Roy
• Fiche - Critère de maladie grave et incurable

Vocation et compassion

Si l’AMM fait à ce point consensus au Québec, c’est parce qu’elle est considérée comme un soin à part entière. Aussi, comme l’expliquait le sociologue Jacques Roy lors du Rendez-vous, la quête d’autonomie, le respect des volontés individuelles et la qualité de vie sont des valeurs cardinales pour les Québécoises et les Québécois qui désirent se réapproprier leurs souffrances. En les accompagnant au mieux en fin de vie, nous, les médecins, faisons œuvre utile.

Pour sa part, la chercheuse et docteure en psychologie communautaire, Isabelle Marcoux, a pris soin de rappeler la complexité inhérente à tout exercice de contrôle des pratiques d’AMM. Faudrait-il procéder à des études indépendantes sur nos comités de contrôle de l’acte, comme c’est déjà le cas dans certains pays où l’AMM est autorisée? La question mérite réflexion. Et le Collège souhaite poursuivre la réflexion avec vous. Un autre webinaire sera organisé afin d’explorer, cette fois, les soins de fin de vie autres que l’AMM (cessation de traitement, soins palliatifs, sédation palliative continue). Nous espérons que vous serez au rendez-vous!

Si vous n’avez pu prendre part au webinaire du 20 septembre, vous pourrez le visionner et l’écouter en différé.

Retraite progressive des médecins de famille

Nous avons coordonné un chantier conjoint sur la question, avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), qui permettra aux médecins de famille de jouir d’une retraite progressive. Nous avons établi ensemble des balises qui donneront la possibilité aux médecins de transférer de façon structurée une partie de leur patientèle, tout en respectant les obligations déontologiques de la profession médicale. Ils pourront ainsi planifier leur départ à la retraite et continuer de soigner, plusieurs années encore, une portion de leurs patientes et patients. Une annonce officielle en ce sens sera bientôt faite.