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Nos finalistes en lumière : le Dr Alexander Weil en 5 questions

Actualités

03/05/2025

1. À quoi ressemble une de vos journées typiques au travail?

La neurochirurgie est une spécialité dynamique, et j’ai la chance de combiner plusieurs rôles cliniques, de recherche et administratifs. Deux jours par semaine sont entièrement dédiés à la chirurgie. Avant chaque opération, je rencontre les familles pour les rassurer et leur expliquer la procédure. Une fois au bloc opératoire, toute mon attention se porte sur l’intervention. Avec mes collègues et notre équipe multidisciplinaire exceptionnelle, nous travaillons de manière coordonnée pour réaliser chaque procédure avec précision et expertise. Ces journées offrent aussi l’occasion d’enseigner aux étudiants et aux résidents tout en intégrant des outils novateurs, notamment des technologies avancées de cartographie cérébrale développées dans notre laboratoire de recherche.

Les journées non opératoires sont tout aussi engageantes, mais dans un registre différent. Elles incluent souvent des consultations en clinique au CHU Sainte-Justine ou au CHUM, où je rencontre les patients et planifie leurs soins. Je passe également beaucoup de temps au centre de recherche, où je supervise divers projets. Ces journées sont aussi enrichies par mon implication auprès d’organisations de défense des patients et ponctuées de réunions administratives liées à mes différents rôles. La diversité de mes activités, combinée au privilège de rencontrer des enfants et des familles, rend chaque journée aussi inspirante que gratifiante.

2. Quel est le souvenir le plus marquant de vos études en médecine?

Lors de ma dernière année d’études, pendant un stage en neurochirurgie, j’ai été témoin d’un moment qui a profondément marqué ma trajectoire : une jeune femme enceinte avait été transportée à l’hôpital en raison d’une hémorragie cérébrale dévastatrice, causée par une malformation vasculaire. Sa vie et celle de son enfant à naître étaient en jeu. J’ai observé le neurochirurgien responsable rassembler rapidement une équipe multidisciplinaire. Ensemble, ces professionnels ont travaillé en parfaite harmonie, chacun apportant son expertise dans cette bataille pour la vie. Cette expérience a confirmé ma vocation de neurochirurgien. Elle m’a montré le pouvoir de cette spécialité, qui ne se résume pas seulement à sauver des vies, mais qui signifie aussi de redonner espoir aux patients et à leurs familles, et de restaurer leur dignité dans des moments de grande vulnérabilité.

3. Quel est l’accomplissement dont vous êtes le plus fier?

Récemment, j’ai reçu un courriel d’une mère dont la fille est désormais guérie de l’épilepsie. Ses mots étaient à la fois humbles et profondément émouvants. Elle m’a raconté comment la vie de son enfant avait été complètement transformée, passant d’un avenir assombri par la maladie à une existence normale et épanouie.

Ce cas est particulièrement spécial parce qu’il représentait l’aboutissement de plusieurs années d’efforts et de collaboration. Nous avons eu recours à un outil de sélection des patients développé dans notre laboratoire de recherche afin de vérifier méticuleusement l’admissibilité de cette jeune patiente à la chirurgie. L’intervention elle-même a été réalisée grâce à un système laser que nous cherchions sans relâche à acquérir depuis un moment, ce qui fut rendu possible avec le soutien de la Fondation du CHU Sainte-Justine et de ses généreux donateurs.

Ce succès était bien plus qu’une réussite chirurgicale; il incarnait des décennies de formation clinique et de recherche, des études novatrices menées par mon équipe avec des chercheurs à l’international, et une collaboration fluide entre neurologues, neurochirurgiens, administrateurs, philanthropes, et bien d’autres personnes. Cela nécessitait non seulement une expertise clinique, mais aussi le développement de l’infrastructure technologique et de recherche qui allait rendre ces résultats possibles.

4. Quand vous n’exercez pas la médecine, qu’aimez-vous faire?

Quand je ne suis pas au bloc opératoire, je trouve refuge dans l’art. Dessiner et peindre sont des loisirs qui me permettent d’exprimer ce que les mots ne peuvent pas dire. Je suis également adepte de sport : golf, planche à neige, surf, course et haltérophilie sont mes échappatoires. J’aime aussi passer du temps en nature, notamment sur un quai, au bord d’un lac. Récemment, j’ai commencé à apprendre la guitare, une aventure que je trouve à la fois enrichissante et apaisante. Enfin, je prends plaisir à lire et me suis récemment lancé dans l’écriture, un nouvel espace d’expression personnelle. Mais ce qui compte le plus pour moi sont les moments partagés avec ma famille, mes amis, et mon fidèle compagnon à quatre pattes. Ces instants me rappellent l’importance de l’équilibre et de la joie dans la simplicité.

5. Dans 30 ans, qu’aimeriez-vous avoir accompli?

J’espère pouvoir contempler avec fierté le chemin parcouru et l’impact positif que j’aurai eu. Cet impact, je souhaite avant tout l’avoir auprès de mes patients et de leurs familles. Au CHU Sainte-Justine et au CHUM, j’aimerais aussi avoir contribué à la création de programmes cliniques tertiaires et multidisciplinaires intégrant des soins innovants et de haut niveau, soutenus par des outils de recherche de pointe et un programme d’éducation robuste à tous les niveaux. Je travaille à ce que les outils que nous développons aujourd’hui deviennent des références mondiales.

Enfin, dans 30 ans, je souhaiterais avoir inspiré et encadré de jeunes talents qui deviendront des pédiatres, neurologues ou neurochirurgiens accomplis et fonderont leurs propres centres d’excellence à travers le globe. Mon rêve ultime est de rendre les soins de pointe accessibles à tous les enfants, peu importe leurs origines ou leur contexte de vie, et de laisser un héritage durable dans le domaine de l'épilepsie et de la neurochirurgie pédiatrique.

3 choses à savoir à son sujet
  • Neurochirurgien au CHU Sainte-Justine, le Dr Weil ne ménage aucun effort pour assurer à chaque enfant, de jour comme de nuit, les meilleurs soins possibles.
  • Déterminé à accéder aux thérapies les plus innovantes, il a introduit le laser neurochirurgical pédiatrique, un équipement révolutionnaire permettant de guérir des enfants souffrant de tumeurs dans des régions du cerveau difficiles d’accès ou ayant une épilepsie résistante au traitement.
  • Ce clinicien et chercheur passionné a également intégré à son arsenal la neuromodulation, une option thérapeutique qui, par une stimulation cérébrale profonde, permet de réduire la fréquence et la gravité des crises d’épilepsie.

Alexander Weil, M.D.,
Neurochirurgien

Le Dr Weil est finaliste dans la catégorie Relève des Distinctions du Collège.

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