Actualisation de la position du CMQ sur l’IVG médicamenteuse lors du premier trimestre
Le groupe de travail interdisciplinaire formé par le CMQ a formulé ses recommandations sur l’utilisation de la pilule abortive, notamment sur la durée de gestation, la formation spécifique et le recours à la télémédecine.
Vu l’évolution des connaissances médicales et la volonté de favoriser l’accès à l’avortement, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a formé un groupe de travail afin d’actualiser sa position sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse (utilisation de la pilule abortive) lors du premier trimestre de grossesse.
Ce groupe de travail était composé de médecins obstétriciens-gynécologues, de médecins de famille et de représentants du CMQ, auxquels se sont joints des représentants de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et de l’Ordre des sages-femmes du Québec.
Au terme de ses travaux, le groupe a formulé les conclusions suivantes.
Durée de la gestation
L’indication de recourir à la pilule abortive uniquement pour des gestations de 63 jours et moins est retirée. Le professionnel est responsable de déterminer, en partenariat avec la patiente, la meilleure option d’IVG en fonction du nombre de semaines de gestation, de sa situation clinique et sociale et des recommandations des sociétés savantes.
Formation spécifique
Depuis l’été 2022, le CMQ considère que l’IVG médicamenteuse ne constitue plus un domaine d’exercice justifiant l’application du Règlement sur les stages et les cours de perfectionnement pouvant être imposés aux médecins. Par conséquent, il a levé l’obligation d’une formation spécifique pour un médecin n’ayant jamais exercé dans le domaine de l’IVG médicamenteuse.
Il revient à chaque professionnel de s’assurer qu’il dispose des connaissances et des compétences nécessaires pour prescrire cette médication, comme pour tout autre soin, médicament ou traitement, conformément à ses obligations déontologiques.
Le groupe de travail a noté l’existence de plusieurs formations appropriées sur l’utilisation de la pilule abortive, facilement accessibles aux cliniciens.
Recours à la télémédecine
Le groupe de travail a évalué que les balises1 en place pour la réalisation d’activités médicales en télémédecine sont suffisantes pour encadrer la pratique de l’IVG médicamenteuse par téléconsultation. L’importance d’avoir un corridor de référence a été soulignée2.
Au moment de choisir la modalité d’interaction avec la patiente, en personne ou en virtuel, le professionnel doit faire preuve de jugement clinique et considérer les préférences de la patiente, sa condition clinique et son environnement social, tout en veillant à respecter ses obligations déontologiques.
Autres conclusions du groupe de travail
- Les lignes directrices L’interruption volontaire de grossesse, publiées en 2012 par le CMQ, devraient être retirées de son site Web. Plusieurs informations contenues dans ce document ne sont plus conformes aux données probantes. Les professionnels sont invités à se référer aux sociétés savantes.
- La mise en place par le CMQ d’une vigie concernant la prescription de la pilule abortive n’est pas jugée pertinente à ce stade-ci. Il est attendu que les professionnels se conforment à leurs obligations déontologiques, notamment celles en lien avec la qualité de l’exercice et la mise à jour des connaissances.
- Il est suggéré de bonifier l’enseignement en lien avec la santé reproductive, tant aux niveaux pré et postdoctoral qu’en formation continue.
1 Consulter la page Télémédecine dans le site Web du CMQ.
2 Voir la Fiche 12 – Téléconsultations : pourquoi établir un corridor de référence?