Accès à la première ligne et communication avec les patients
À lire cette semaine : principes de gestion d'un épisode de soins pour les patients dirigés par le GAP; maintenir la communication entre médecins, professionnels et patients durant les feux de forêt.
Les principes généraux d’un épisode de soins pour des patients dirigés par le GAP
Après avoir ratifié une entente avec le gouvernement afin d’assurer la participation des médecins de famille à la prise en charge de patients orphelins au sein du Guichet d’accès à la première ligne (GAP), la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) nous a demandé un avis déontologique concernant la notion d’épisode de soins pour ces patients.
Nous avons tenu des rencontres afin de bien cerner l’enjeu et définir comme il se doit les balises d’un épisode de soins. Nos échanges se sont appuyés sur différentes situations cliniques, illustrant divers cas types. L’exercice s’est avéré difficile et peu probant, puisque chaque cas et chaque patient présentent un contexte particulier. Nous avons donc choisi d’énoncer plutôt des principes généraux.
À l’instar de notre Code de déontologie qui, en des termes généraux, permet d’analyser des situations particulières, nous souhaitons que les principes de gestion usuelle d’un épisode de soins guident la conduite des médecins et de l’ensemble des professionnels de la santé dans le cadre d’un rendez-vous du GAP.
- D’entrée de jeu, le GAP doit diriger le patient vers le professionnel de la santé le plus approprié, qui ne se veut pas automatiquement un médecin de famille.
- La démarche clinique du professionnel auprès du patient doit être complète (questionnaire, examen physique, etc.).
- Afin d’assurer une continuité des soins, les renseignements du patient nécessaires à tous les professionnels pouvant être impliqués dans l’épisode de soins doivent être communiqués de façon claire et précise.
- Il est important de s’assurer que les professionnels qui pourraient être amenés à effectuer un suivi après une évaluation médicale, notamment les pharmaciens, puissent au besoin faire réévaluer le patient ou échanger avec un médecin (via le GAP ou autrement).
- Le patient doit être informé des suites à donner à son rendez-vous, et toutes les informations utiles à ses suivis doivent être consignées à son dossier. Il doit savoir quand il devra consulter de nouveau et quels symptômes il devra précisément surveiller.
- Lorsque son épisode de soins prend fin, le patient doit être informé de la marche à suivre pour reconsulter au besoin.
- Le milieu hospitalier doit aussi offrir aux patients la possibilité de bénéficier de suivis en clinique externe, que ce soit après une visite à l’urgence ou lors d’une hospitalisation.
Rappelons que malgré certains ratés, le GAP permet chaque semaine à des milliers de patients orphelins d’obtenir rapidement des consultations auprès de médecins de famille. C’est nouveau et c’est forcément perfectible.
Les principes généraux énoncés ci-dessus s’inscrivent dans la mission de protection du public du Collège et font appel à la responsabilité sociale des médecins envers les communautés qu’ils desservent. Et cette responsabilité populationnelle doit également reposer sur l'ensemble des professionnels de la santé.
Malgré les feux de forêt
Le Québec connaît une situation sans précédent avec les incendies qui embrasent des forêts dans le nord de son territoire. La menace grandissante du brasier et les épaisses colonnes de fumée ont forcé, au cours des derniers jours, l’évacuation de grands pans de la population dans plusieurs secteurs.
Cette situation soulève l’enjeu du maintien de la communication entre le patient et son médecin ainsi qu'entre les professionnels qui gravitent autour du patient : comment un patient pourra-t-il contacter son médecin s’il est évacué? Qu’adviendra-t-il si son médecin est lui aussi évacué? Et qu’en sera-t-il du pharmacien qui devra joindre un médecin en lien avec l’ordonnance d’un patient?
Le Collège encourage ses membres à mettre à jour leurs canaux de communication, tant pour le bénéfice des patients que pour celui des professionnels avec lesquels ils collaborent régulièrement, notamment les pharmaciens (messages d’accueil sur les boîtes vocales, sites Web des cliniques, pages Facebook des GMF, etc.). Il s’agit de circonstances fort particulières et soudaines, qui peuvent insécuriser les patients et compliquer la tâche des médecins.
Faisons en sorte de rassurer et de protéger le public, malgré ce contexte inhabituel et dramatique auquel sont confrontées plusieurs communautés québécoises.
En terminant, soulignons la contribution importante et spontanée des médecins de Roberval et de Montréal qui ont offert leur soutien dans l’évacuation des patients hospitalisés en zones limitrophes des feux de forêt.
Dr Mauril Gaudreault,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.