Titre mot du président

Lisez le mot du président du 21 février 2025.

Comme nous l’évoquions en commission parlementaire sur le projet de loi no 83, c’est au Québec – plus que partout ailleurs au Canada – que le nombre de médecins non participants au réseau public est le plus élevé : environ 800 contre à peine quelques dizaines, dans tout le reste du pays. Pourquoi? Parce qu’on le laisse gagner du terrain, ce qui est préoccupant.

Car il en découle une médecine à deux vitesses et des dérives. D’ailleurs, récemment, le CMQ et l’OIIQ ont annoncé une action commune envers une clinique privée de télémédecine dont les pratiques mettent à risque la sécurité de la patientèle.

Creuser le sujet et aller plus loin

C’est pour toutes ces raisons, et pour assurer la pérennité d’un système public de santé et de services sociaux fort, universel et accessible que le CA du Collège a énoncé des principes directeurs.

Il nous apparaît plus que jamais opportun de creuser le sujet en votre compagnie et en celle d’experts de tous horizons, afin de vous expliquer plus en détail notre positionnement à titre d’ordre professionnel, d’analyser l’impact de la désaffection des professionnels du réseau public et d’identifier les motifs qui les incitent à se diriger vers le secteur privé.

Nous vous convions donc à un webinaire sur la place du privé en santé. Y assister vous permettra même de cumuler 90 minutes de formation continue obligatoire : il vous suffit de vous inscrire, que vous soyez médecin en exercice, résident ou étudiant en médecine. Vous devrez, pour ce faire, vous connecter au moyen de votre identifiant et de votre mot de passe.

Un sondage auprès des médecins et du public

Je serai en compagnie du ministre Christian Dubé, d’Olivier Jacques, professeur adjoint à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, de Marco Laverdière, avocat, enseignant et chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada sur la culture collaborative en droit et politiques de la santé et d’un sondeur chevronné de la firme SOM.

Le dévoilement des résultats d’un sondage mené auprès des médecins et de la population vous permettra de prendre le pouls de l’opinion publique sur le privé en santé. Au moment de votre inscription ou par clavardage tout au long du Rendez-vous, il vous sera aussi possible de formuler des questions. D’ailleurs, nous vous invitons à le faire sans plus tarder par l’entremise de la rubrique Forum de la présente Info Collège, sachant que le sujet du privé en santé concerne de près tous les médecins et leurs patients.

Rapport quinquennal de la CSFV

En terminant, un mot sur le rapport quinquennal de la Commission sur les soins de fin de vie (CSFV). On y apprend qu’entre le 1er avril 2018 et le 31 mars 2023, 14 417 personnes ont eu recours, au Québec, à l’aide médicale à mourir (AMM) en raison de souffrances irrémédiables.

En comparaison avec 9 juridictions dans le monde où l’AMM est autorisée, c’est au Québec qu’on s’y tourne en plus grand nombre : 6,2 % des décès y sont attribuables, soit 557 AMM par million de population. Il est encore difficile d’expliquer pourquoi : des études plus approfondies sont en cours pour déterminer les raisons socioculturelles spécifiques qui sous-tendent le phénomène.

Cela dit, le CMQ salue le taux de conformité des AMM, qui est de 99,5 % sur l’ensemble du territoire québécois. L’AMM s’inscrit dans un continuum de soins que vous prodiguez avec diligence et humanité, préservant du même coup la dignité humaine.

C’est le Collège qui étudie, au final, la conformité médicale des dossiers que la CSFV lui soumet lorsqu’ils ne se semblent pas répondre aux normes administratives et légales en vigueur. Le Collège continuera de veiller à une exécution conforme au cadre édicté par la loi. Cela s’inscrit directement dans la mission de notre ordre professionnel, qui consiste à protéger le public en veillant à une médecine de qualité.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en veillant à une médecine de qualité.