Eden Telemed : le CMQ et l’OIIQ mèneront une action conjointe
Lisez le mot du président du 24 janvier 2025.
La coroner Denise Fréchette a mis en lumière, dans son rapport sur le décès d’un résident indien en visite au Québec, des manquements lors de sa téléconsultation chez Eden Telemed. Il y a eu absence formelle « d’évaluation de l’acte faite par un tiers ou par un comité », écrivait-elle.
Le quotidien La Presse rapportait, par ailleurs, que la publicité faite par la clinique portait à confusion : en faisant appel aux services d’Eden Telemed, les patients croyaient consulter un médecin alors qu’ils étaient plutôt mis en relation avec une infirmière praticienne spécialisée (IPS).
L’article relève aussi que des médecins, affiliés au régime public de santé, auraient facturé aux patients des actes, contrevenant ainsi aux règles de la RAMQ. La publicité de cette clinique virtuelle proposerait même des consultations pour des services qui ne sont pas compatibles avec la télémédecine, comme des otites. Eden Telemed est la propriété d’un pharmacien récemment sanctionné par son ordre professionnel et mis à l’amende pour de nombreux manquements.
Un meilleur encadrement
Nous avons récemment fait valoir auprès du gouvernement que, pour la protection du public, l’encadrement des cliniques médicales et de soins de santé détenues par des tierces parties devait être resserré.
Les pouvoirs nécessaires doivent donc être accordés aux ordres professionnels pour leur permettre de s’acquitter adéquatement de leur mission de protection du public en s’assurant du respect des règles, tant par les administrateurs que par les dirigeants de ces cliniques. Le Conseil interprofessionnel (CIQ), qui regroupe les 46 ordres professionnels du Québec, déplorait lui aussi ce genre de situation, il y a quelques jours à peine.
Action concertée
Au cours des derniers jours, j’ai discuté du dossier avec le président de l’OIIQ, Luc Mathieu. Nous avons décidé d’agir rapidement à l’égard de cette clinique virtuelle, en mettant à contribution les équipes de nos ordres professionnels respectifs.
Nous nous assurerons notamment que les téléconsultations y sont réalisées en conformité avec les règles déontologiques, pour les services prévus. Nous examinerons du même coup la qualité de l’exercice, ainsi que les mécanismes de surveillance et d’autorégulation de la pratique. Nous nous assurerons également du respect des normes prévalant en télémédecine.
Nous veillerons ensemble à la protection du public.
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Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.