La place du privé… le privé à sa place!
Lisez le mot du président du 8 novembre 2024.
Le Collège a dévoilé en assemblée générale annuelle, vendredi dernier, le positionnement de son Conseil d’administration sur la place du privé en santé. Des principes directeurs ont été rendus publics lundi et il n’était absolument pas prévu que cette sortie coïncide avec celle du ministre de la Santé, Christian Dubé, sur le service obligatoire des nouveaux médecins dans le réseau public. Cette avenue ne fait pas partie de nos principes directeurs. Mais nous n’avons eu d’autre choix que de la commenter.
Nous sommes favorables à ce que les nouveaux praticiens respectent le pacte social en santé entre la population, l’État et les médecins, et redonnent ainsi à la société ce qui leur a été accordé au cours de leurs longues études. D’emblée, l’idée d’exercer un minimum de 5 ans dans le réseau public avant un détour vers le privé nous apparaît comme une modalité raisonnable. Mais il faudra lire les petits caractères du futur projet de loi pour s’assurer qu’ils respectent la liberté de pratique des médecins. Il est aussi important de s’interroger sur les obstacles qui inciteraient de nouveaux médecins à opter pour le privé. D’ailleurs, l’idée mise sur la table par le ministre Dubé, à savoir éliminer les conditions contraignantes des PREM pour les nouveaux médecins, semble intéressante, mais il faudra en mesurer les impacts sur la desserte en région.
La place du privé en santé
Dans sa mission d’ordre professionnel veillant à la protection du public, le Collège prône un système de santé et de services sociaux public et universel. Nous réclamons donc que cesse l’expansion du privé dans le réseau de la santé. Il ne s’agit pas de l’éliminer, mais de l’encadrer pour notamment réduire l’écart des honoraires versés pour un même service; pour baliser les conditions et les modalités des soins et des services offerts au privé; et pour réguler le changement de statut de médecin participant à non participant au système public. Pourtant, un projet de règlement existe pour justement réguler le « va-et-vient » des médecins entre le public et le privé et nous invitons le ministre à y donner suite dans les meilleurs délais.
Il importe également que le financement des services offerts au privé demeure totalement public et n’engendre aucun déboursé supplémentaire pour la population. On doit aussi mieux encadrer professionnellement et juridiquement les entités tierces auxquelles les médecins s’associent dans leur pratique.
Je vous invite à lire les analyses de fond publiées dans Le Devoir et La Presse à la suite de notre sortie publique sur le privé en santé : elles illustrent très bien la justesse de notre positionnement.
Merci de prendre aussi connaissance du compte rendu de l’assemblée générale annuelle du CMQ.
Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.