Pas de réconciliation sans sécurisation

Lisez le mot du président du 27 septembre 2024

Cet anniversaire coïncide presque avec celui du 28 septembre. À pareille date, en 2020, les réseaux sociaux nous ont fait vivre en direct la mort, faute de soins adéquats, de la jeune patiente atikamekw Joyce Echaquan. Elle avait été victime de racisme systémique, concluait la coroner Géhane Kamel dans un rapport percutant.

Quatre ans plus tard, est-ce que les choses ont concrètement changé?

Le racisme systémique – l’éléphant dans la pièce – y est toujours. Le gouvernement a bien proposé un projet de loi sur la sécurisation culturelle, mais dans ce dernier, on refuse obstinément de nommer la chose.

Même le juge Jacques Viens, qui a présidé la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, déplorait cette semaine que 5 ans plus tard, cette question ne semble pas véritablement intéresser le gouvernement québécois.

Le poids des actions

Le CMQ croit que la mobilisation peut paver la voie au changement. Nous avons donc posé des gestes concrets :

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, des valeurs que les praticiens doivent incarner jour après jour sur le terrain.

Si le gouvernement québécois éprouve encore un malaise avec l’expression racisme systémique, nous éprouvons, pour notre part, un profond malaise avec la situation qui prévaut.

Un webinaire utile et populaire

Un mot, en terminant, sur la plus récente édition des Rendez-vous du Collège, tenue le 19 septembre dernier. En compagnie de divers professionnels de notre permanence et de la directrice générale du Regroupement provincial des comités d’usagers (RPCU), nous visions une compréhension commune de la notion de secret professionnel, sous les angles de la déontologie, de la discipline, de l’inspection et de la remédiation. Car puisque le secret professionnel est un pilier fondamental de la relation patient-médecin, ainsi qu’un devoir clairement balisé par le Code de déontologie, le CMQ se doit d’intervenir en cas de dérogation.

Le sujet a suscité votre intérêt : environ 2 000 personnes (cliniciens, résidents et apprenants en médecine) s’y étaient inscrites et des dizaines de questions y ont été formulées par clavardage.

Si vous n’avez pu être des nôtres, je vous invite à visionner le webinaire en différé. Sa captation vidéo vous permettra d’explorer plus à fond les obligations du Code de déontologie au regard du secret professionnel et de distinguer les activités d’enquête, d’inspection et de remédiation menées par 3 directions différentes au CMQ, et qui visent tant l’amélioration de l’exercice que la protection du public.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.