Utilisation d’imagerie par des médecins non-radiologues

Consultez le positionnement du CMQ quant à l’utilisation d’imagerie par des médecins non-radiologues.

Cette page s’adresse aux médecins non-radiologues qui désirent se servir de techniques d’imagerie lors de l’examen physique d’une patiente ou d’un patient, dans un contexte autre que les soins d’urgence, les soins intensifs et un département ou un laboratoire diagnostique.

Les principes édictés à la présente page s’appliquent aux diverses modalités d’imagerie mises à la disposition de ces médecins. À des fins pédagogiques, la présente page réfère à l’échographie à titre d’exemple.

Contexte

L’examen physique est une partie clé du continuum de la démarche clinique du médecin, qui s’étend de l’histoire de la maladie jusqu’au résultat du traitement. Plus spécifiquement, l’examen physique consiste en un processus d’évaluation objectif des trouvailles anatomiques, à travers l’utilisation de l’observation, de l’auscultation, de la percussion et de la palpation.

Lors de l’évaluation objective d’une patiente ou d’un patient, il peut arriver qu’un médecin désire utiliser l’imagerie pour compléter son observation. Cette façon de faire est en expansion, car elle comporte plusieurs avantages. Prenons l’échographie comme exemple, qui offre :

  • La possibilité de voir au-delà de la barrière anatomique de la peau;
  • L’absence d’effets secondaires connus;
  • Peu d’inconfort chez la patiente ou le patient;
  • Un faible coût d’achat et d’opération;
  • Et une polyvalence face à différentes situations cliniques.

Plus spécifiquement, il est aussi bien connu que l’échographie est dynamique et opérateur-dépendante, c’est-à-dire que :

  • L’interprétation des images doit se faire en temps réel (et non sur des clichés statiques);
  • Les images sont créées par la personne qui manipule la sonde échographique, faisant en sorte que ce qui n’est pas recherché n’est pas vu.

Afin d’assurer la qualité et la sécurité de son utilisation, le Collège désire souligner les points suivants aux médecins qui souhaitent se servir d’imagerie, y compris lors d’une intervention image-guidée, pour soutenir leur examen physique dans leur domaine d’activité.

Lors de l’utilisation d’imagerie pour soutenir un examen physique, le médecin doit :

  1. Aviser la patiente ou le patient que l’imagerie n’est pas réalisée par un médecin radiologue, mais bien par un médecin non-radiologue qui l’utilise pour le seconder dans son domaine d’activité.
  2. Respecter son Code de déontologie1, en particulier les articles 42 et 44 qui stipulent que :

    « 42. Le médecin doit, dans l'exercice de sa profession, tenir compte de ses capacités, de ses limites ainsi que des moyens dont il dispose. Il doit, si l'intérêt du patient l'exige, consulter un confrère, un autre professionnel ou toute personne compétente, ou le diriger vers l'une de ces personnes »

    « 44. Le médecin doit exercer sa profession selon les normes médicales actuelles les plus élevées possibles; à cette fin, il doit notamment développer, parfaire et tenir à jour ses connaissances et habiletés. »
  3. S’assurer de recevoir une formation appropriée et compatible à l’usage qu’il désire faire de l’imagerie dans son domaine d’exercice. La formation acquise doit permettre au médecin non-radiologue d’être autonome en imagerie pour les indications de base dans sa spécialité ou son domaine de pratique, ou encore pour effectuer la procédure reliée à son domaine de pratique. Cette formation doit aussi permettre au médecin d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à la pratique sécuritaire de la technique d’imagerie (voir plus bas).
  4. Un document iconographique devrait être conservé au dossier de la patiente ou du patient, dans une perspective d’évaluation et d’amélioration de la qualité des soins. La sélection des images à conserver se fera selon des protocoles reconnus dans le domaine d’activité, incluant les vérifications nécessaires pour assurer la qualité du document iconographique.
  5. La tenue de dossiers devra aussi comprendre la production des comptes rendus d’examens selon les normes attendues dans le domaine de pratique ou dans la spécialité visée, incluant les limitations d’examens.

Les compétences supplémentaires à acquérir

Les compétences de base des médecins non-radiologues désirant effectuer des examens d’imagerie en soutien de leur examen physique doivent inclure :

  1. La maîtrise de l’utilisation de l’appareil d’imagerie ainsi que le maintien en bon état de celui-ci, selon le calendrier d’entretien recommandé par le fabricant ou par le service de génie biomédical de l’établissement de santé.
  2. La reconnaissance des structures anatomiques, en tenant compte des images artéfactuelles et des variantes anatomiques ou cliniquement non significatives.
  3. La capacité d’effectuer et d’interpréter les examens d’imagerie de base pour le domaine de pratique ou la spécialité visée.

En résumé, chaque médecin pratiquant une technique d’imagerie est responsable de détenir les compétences nécessaires pour utiliser l’appareil de façon sécuritaire, au bénéfice de la patientèle, et pour se conformer à ses obligations déontologiques.