Demandes anticipées d’AMM : le prochain gouvernement doit agir!
La campagne électorale fédérale entre dans sa dernière ligne droite. Jusqu’à maintenant, les chefs de partis se sont positionnés face à notre voisin du sud qui remet en question des acquis en matière sociale, scientifique, académique et médicale, comme le droit à l’avortement, les vaccins et la recherche scientifique.
Cela est fort inquiétant et nous rappelle l’adage voulant que lorsque les États-Unis éternuent, le Canada attrape le rhume. C’est pourquoi les chefs de partis en campagne doivent prendre des engagements fermes sur les enjeux sociaux au Québec et au Canada, comme l’aide médicale à mourir. Ils doivent aussi s’engager à accroître le financement en santé, pour que les soins prodigués soient de qualité et répondent bien aux besoins de la population vieillissante.
Modifier le Code criminel
L’aide médicale à mourir (AMM) fait consensus dans notre société et doit être à l’ordre du jour de la campagne électorale. C’est pourquoi le Collège des médecins du Québec demande que tous les chefs s’engagent à modifier le Code criminel afin que s’applique enfin, en toute légalité, la loi québécoise permettant les demandes anticipées d’AMM.
Les patientes et les patients victimes de maladies dégénératives entraînant une inaptitude cognitive doivent pouvoir décider de leur fin de vie alors qu’ils sont lucides. Ils doivent pouvoir déterminer avec leur médecin le moment où ils souhaitent abréger leurs souffrances inapaisables et mourir dans la dignité.
Le consensus québécois sur cette question commande que le prochain gouvernement fédéral agisse.
Il faudra aussi que soit abordée la question de l’accès à l’AMM dans les cas de santé mentale. Au même titre que les personnes handicapées physiquement, celles qui sont aux prises avec des troubles mentaux souffrent, d’une même douleur. La situation actuelle les discrimine.
Enfin, le libre accès des femmes à l’avortement doit faire l’objet d’un l’engagement formel des chefs de partis, tout comme les soins transaffirmatifs. Au pays, ni les personnes qui reçoivent de tels soins ni celles qui les prodiguent ne devraient être discriminées.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en veillant à une médecine de qualité.