Ouvrir la voie aux associés cliniques

C’est indéniable : les impacts de la pénurie de personnel dans le réseau de la santé se font sentir partout! Les horaires des médecins sont denses et la patientèle doit souvent prendre son mal en patience avant d’accéder aux soins dont elle a besoin.

Le CMQ est préoccupé par cette situation, car la protection du public passe aussi par l’accès aux soins.

Qui sont les associés cliniques?

Il s’agit de médecins formés à l’international, ne répondant pas entièrement aux conditions d’admission à la profession, ici au Québec. Selon nos données, en moyenne, pas moins d’une dizaine de candidats se retrouvent chaque mois dans cette situation. Nous sommes d’avis que bon nombre d’entre eux pourraient pourraient mettre leur savoir et leurs compétences à profit à titre d’associés cliniques. Sous la supervision de médecins en exercice, ils contribueraient ainsi à l’élargissement de l’accès aux soins.

Comment les intégrer?

À l’heure actuelle, aucune voie ne permet d’intégrer rapidement au réseau québécois de la santé et des services sociaux ces médecins formés à l’international. Le Collège propose donc d’innover en mettant en place les conditions favorables à leur intégration et à leur encadrement.

Un Collège déjà à l’œuvre

Plusieurs directions s’activent déjà en ce sens au CMQ. C’est un chantier de taille : il reste cependant du chemin à parcourir pour que le Collège puisse se doter de solides règles permettant l’intégration durable des associés cliniques au sein du réseau québécois de la santé. Par exemple, il faudra :

• définir les critères d’admission pour leur entrée en pratique;
• identifier et évaluer les mécanismes juridiques et les outils disponibles pour encadrer leur exercice;
• établir des normes de supervision et de maintien de leurs compétences;
• déterminer les modalités d’inspection et le processus de traitement des plaintes à mettre en place à leur sujet;
• nous doter des ressources nécessaires à leur intégration au sein de notre ordre professionnel;
• consulter diverses parties prenantes;
• etc.

Précisons que nous avons ouvert le dialogue avec plusieurs parties prenantes, dont les facultés de médecine, le MSSS, l’ACPM, les fédérations médicales et l’Office des professions du Québec.

Une solution porteuse

À terme, le Collège est persuadé que les associés cliniques auraient une réelle valeur ajoutée et une utilité plus que tangible. Ils permettraient de fluidifier les parcours de soins, de délester les médecins, d’optimiser l’accès et d’accroître la prise en charge sur l’ensemble du territoire québécois. Cette voie permettrait aussi à des personnes qualifiées à l’international de contribuer concrètement et positivement à notre système de santé.

Qu’en pensez-vous? Donnez-nous votre avis dans la rubrique Forum. Nous avons hâte de vous lire et de travailler avec vous à l’avancement du projet des associés cliniques!

La pertinence des soins

Je termine en vous précisant que je prends part, aujourd'hui, à la rencontre des partenaires de la Déclaration de Montréal. Lancée en avril 2024 par le Collège québécois des médecins de famille, cette initiative souhaite faire de la pertinence clinique un des piliers de notre système de santé et de services sociaux. Trente-deux (32) partenaires, dont le CMQ, se sont ralliés à la cause et encouragent les gestes concrets en ce sens. Car en évitant le surdiagnostic, le surtraitement et la surmédication, et en faisant des patients de réels partenaires, nous sommes persuadés que nous rehausserons la qualité des soins dispensés, en élargirons l’accès et pourrons mieux assurer la pérennité du réseau de la santé.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec

Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.