Forum

Parcourez les réactions de vos pairs dans notre espace Forum!

Joignez-vous à la conversation! Les membres sont invités à réagir au mot du président et aux prises de parole du Collège des médecins. Nous diffusons dans cette page les commentaires reçus dans la dernière semaine. Les commentaires reçus font l'objet d'une révision linguistique sommaire sans que l'essence du message ne soit dénaturée.

Exprimez-vous :
Trouvez-vous complexe de respecter le secret professionnel médical?

Vous voulez nous soumettre un message? Écrivez à communications@cmq.org.

Partagez vos commentaires sur l'élargissement du diagnostic à d'autres professionnels de la santé

Excellent ajout qui permettra à d'autres professionnels d'exercer pleinement leurs compétences. Merci de cette super initiative!

– Suzanne Gagnon


Comme chirurgien orthopédiste et administrateur je suis favorable et ouvert à la contribution potentielle des professions paramédicales.

Je suis aussi confronté à la variabilité de la compétence de ces professionnels lorsqu'il est question de diagnostic. Un bel exemple serait les physiothérapeutes. Ceux qui se sont intéressés (et formés!) en matière de maladie rares tel que l'hémophile auront une compétence qui dépasserait facilement celle de médecins généraux.

À l'inverse plusieurs « suggestions » diagnostiques retrouvées dans les rapports de physiothérapeutes par rapport aux blessures musculosquelettiques sont le plus souvent acceptées par les médecins généraux comme valables alors qu'ils ne le sont pas. Ceci souligne non seulement la question de la compétence mais aussi de l'éthique /professionnalisme puisqu'il est le plus souvent question de soins en privé. Ceci engendre non seulement des coûts pour la société qui sont non pertinents, mais peuvent mener à des maladies chroniques et pertes d'emplois.

Dans l'esprit de protection du publique qui est le fil conducteur du CMQ, il serait important que ces nouveaux PRIVILÈGES soient associés à un processus et des balises du même ordre que ceux imposés aux médecins, et que ceci soit tout aussi transparent.

– Marc Isler


Bravo pour votre évolution et ouverture. Très contente! 

– Dre Lyne Desautels, MD


J’espère que chaque professionnel sera responsable de ses diagnostics et qu’on ne mettra pas encore sur le dos des médecins toute la responsabilité des diagnostics faits par tous et chacun. Faire des diagnostics sans formation va mener à des dérapes médicales, j’espère que le CMQ aura le respect de ne pas reporter cela sur le dos des médecins et qu’il fera une surveillance auprès de chaque professionnel qui fera des diagnostics. Que chaque professionnel qui fait un diagnostic soit responsable de son diagnostic, du suivi auprès du patient. Et advenant un problème, qu’il n’enverra pas cela dans la cour des médecins.

– Majorie Ayotte, MD


Que restera-t-il de la médecine familiale dans quelques années?

Pourquoi le pharmacien pourrait faire un Dx et vendre le médicament au patient et faire une double rémunération sur la consultation et sur la vente de Rx ? Conflit d’intérêt potentiel. Qu’en est-il du Dx différentiel? De l’examen physique qui nous a été enseigné et pour laquelle nous avons consacré plusieurs années d’études ?

Je suis dubitatif sur ce lâcher prise de la part du CMQ.

– Michel Tremblay


La mission première du Collège: « Protéger le public en offrant une médecine de qualité ».

En étant complice du dénigrement du cursus médical par le gouvernement, le CMQ met à risque la santé de la population.

Je crains énormément que la formation des autres professionnels pour accéder au diagnostic ne soit pas suffisante.

Mais le pire, c’est que la surveillance de ses actes médicaux ne se fera même pas par le CMQ! Mais par les divers ordres professionnels qui ne détiennent pas l’expertise pour analyser de tels actes. Nous voyons déjà l’impact de cela avec l’OIIQ.

Le CMQ doit garder le dos droit et ne pas avoir peur de défendre la médecine au nom du public!

– Dr Philippe Mc Neill


Bonjour, après 40 ans de médecine dans un modèle qui a évolué certes j'ai peine à concevoir le rôle du médecin de première ligne anciennement appelé le médecin de famille dans ce nouvel environnement créé par le PL67 et les changements à venir au niveau de la médecine physique, physio l'ergo et autre profession.

Est-ce que se concentrer sur l'accès ne sacrifie pas la qualité de soins, la raison d'être du collège?

– Michel Hébert


Je comprends que la première ligne nécessite l'élargissement des diagnostics à d'autres professionnels de la santé, mais par contre je note un conflit d'intérêt flagrant en ce qui concerne les pharmaciens.

Il a toujours été interdit aux médecins de faire la promotion de quel que produit que ce soit. Nous sommes surveillés pour tout conflit dans le pharmaceutique, et voilà que les pharmaciens d'officine se retrouvent à la fois prescripteurs ET vendeurs.

Pour ma part, c'est un non-sens.

–  Chantal Tardif md


Le décloisonnement professionnel auquel nous assistons remet en question la particularité de la formation médicale.

Si au Québec on permet ce décloisonnement à tous les professionnels de la santé, il devrait en être de même pour les exclusivités qu’exercent ces autres professions tels que : la prescription et la vente de médicaments; la prescription et la vente de services de prises de sang; la prescription et la vente de vaccins, la possibilité d’engager d’autres professionnels et d'en facturer les services, la capacité à effectuer la psychothérapie; la prescription et la vente de services de réadaptation ou d’orthèses, ou tout autre service qui touche à la santé.

Si nous considérons les formations de tous les professionnels de la santé comme équivalentes (…) alors pourquoi ne pas soumettre tout ce monde à un même examen qui donnerait le droit de poser des diagnostics médicaux et d’en prescrire les traitements.

Et à ce titre, il ne saurait y avoir plus longtemps le maintien de mesures discriminatoires envers la profession médicale au seul titre de conflit d’intérêt envers les patients et ce, au seul bénéfice des autres professions de la santé qui sont tout aussi en conflit d'intérêt. Il est temps de revoir en profondeur le code des professions, de toutes les professions de la santé, et d’en faire un véritable décloisonnement pour tous les professionnels et ainsi reconnaître et autoriser aux médecins l’exercice de privilèges réservés exclusivement aux autres professions.

La formation médicale doit elle aussi être reconnue comme une formation équivalente à d’autres champs d'exercice. C’est à mon avis une question de justice et d’équité.

– Jacques Desroches


Je crois qu’il serait intéressant que les physiothérapeutes, par exemple, puissent pouvoir voir d’emblée certains cas de CNESST et faire le diagnostic et le suivi de ces cas quand le diagnostic est clair et que l’évolution est favorable.

En effet, il nous arrive souvent de voir le patient pour indiquer à la CNESST les recommandations du physiothérapeute ou de l’ergothérapeute alors qu’en fait, nous dédoublons les rendez-vous auprès des professionnels de la santé. Cela encouragera du même coup les patients à faire de la réadaptation plutôt que se diriger vers une solution facile mais temporaire de médicaments et d’infiltrations rapides qui coûtent chers au système.

Or, il pourrait y avoir une alternance de rendez-vous médecin-physiothérapeute quand le cas le demande. Je crois que les tendinites de l’épaule, les entorses lombaires, les épicondylites, les entorses du genou et de la cheville et autres pourraient se voir permettre aux physiothérapeutes et ergothérapeutes de remplir eux-mêmes les formulaires de la CNESST, seuls ou en alternance avec un médecin, selon la sévérité du cas.

De plus, nous pourrions faire également la même recommandation pour certains diagnostics de la SAAQ et autres assurances.

– X


Concernant le projet de Loi 67, en particulier les dispositions concernant les pharmaciens, je fais partie d'un groupe de plus en plus nombreux de médecins qui se demandent comment se fait-il que les médecins aient perdu le droit de vendre des médicaments d'ordonnance parce qu'on doutait de leur éthique professionnelle en cas de conflit d'intérêt, mais que ce risque de conflit d'intérêt ne semble pas présenter un problème pour les pharmaciens qui vont pouvoir diagnostiquer ET vendre le traitement qu'ils auront choisi? (...)

Il apparaît évident que les gouvernements, les assureurs, la CNESST seraient tous enchantés de voir disparaître les médecins de famille qui leur coûtent une fortune en congés de maladie, en prescriptions, en contestations des avis d'expert, en traitements remboursés, etc.

Notre autonomie professionnelle les dérange, ils n'aiment pas que nous soyons du bord des patients, ça les frustre depuis très longtemps que nous puissions décider sans ingérence extérieure de ce que nous jugeons être bien pour nos patients. (...)

– Francois Bonneau, médecin de famille convaincu depuis 34 ans


Je ne puis qu'être déconcertée par l'ampleur de ce changement en l'absence complète de réflexion partagée avec, entre autres, les psychiatres dont la pratique s'en verra indéniablement affectée et non seulement d'une façon positive. De très nombreux écueils nous guettent.

À ma connaissance, ni le CMQ, ni la FMSQ et ni l'AMPQ n'ont cru bien fondé de communiquer d'une façon ou d'une autre avec les membres concernés avant l'annonce de ce changement majeur.

Profonde désolation ressentie.

– Suzanne Caron, psychiatre


Les pharmaciens peuvent faire de plus en plus d'actes et de diagnostic et être payé pour. Pourquoi les pharmaciens peuvent recommander un traitement et le vendre et non les médecins?

– Paul-Aimé Joncas, MD


Je m'exprime personnellement sous forme d'opinion. Je ne crois pas contrevenir à mon code de déontologie; mon but est simplement d'apporter mon vécu et mes opinions dans une pratique en évolution, du point de vue de ma pratique.

  1. J'aimerais simplement mentionner que si certes le DSQ (lorsqu'il fonctionne bien) permet d'accéder aux laboratoires, les DMÉ n'intègrent pas toujours d'emblée les résultats via le DSQ (notamment Omnimed que j'utilise). Donc, cela peut amener des risques d'erreur dans le suivi, surtout considérant ma pratique en médecine de famille où je dois avoir l'ensemble des informations pour le dossier. Je pense qu'il est plus prudent d'inclure d'emblée le spécialiste en médecine de famille ou autre spécialiste traitant (ou l'IPSPL) d'emblée si un praticien habileté à prescrire des investigations le fait. Le but est de diminuer le risque d'erreur ou d'omission. En contrepartie, il faut être explicite dans la prise en charge et de s'assurer que le médecin traitant ait accès à des rapports de consultation lisibles dans un temps opportun, tout en ayant des instructions (si requis). (…)

    J'enseigne à mes étudiants que la communication professionnelle ne doit jamais être ambiguë / assumée, surtout s'il y a des investigations ou des suivis de pathologies hautement morbides. C'est tellement simple (et apprécié) d'appeler le spécialiste en médecine de famille traitant si un suivi rapide doit être fait ou que des éléments importants doivent être communiqués. D'ailleurs, je me targue de leur montrer les feuilles sommaires à l'ordinateur et d'inscrire le nom des médecins traitants en premier dans la feuille sommaire.

    Mon opinion: s'assurer que les spécialistes en médecine de famille (ou autres médecins traitants) soient impliqués de manière significative et proactive dans le suivi de la patientèle, surtout en milieu hospitalier.
  2. Par rapport à l'élargissement des privilèges de diagnostic à d'autres professionnels de la santé, évidemment dans l'optique d'offrir les meilleurs soins de santé à la population, c'est un objectif louable. Cependant, je me permets d'apporter deux bémols:
    • Pour citer Abraham Maslow, celui qui n'a qu'un marteau comme outil verra chaque problème comme un clou. Le diagnostic différentiel est un élément clé dans la démarche clinique. On ne peut pas tourner les coins ronds car une omission de diagnostic peut être extrêmement dangereuse. Une hématurie peut aussi bien être une fausse hématurie, une infection urinaire ou une néoplasie urologique. La première ligne n'a rien de simple si on recherche les pathologies mortelles; c'est un des éléments fondamentaux de la formation en médecine de famille.
    • J'ai des inquiétudes (possiblement non fondées) que l'expertise des spécialistes en médecine de famille sera ignorée / mise de côté en incluant autant de professionnels de la santé. Notre spécialité (parce que nous le sommes) est entre autres dans la présentation indifférenciée ainsi que dans le suivi longitudinal. Il faudra avoir des canaux de communication et des voies d'accès pour que la référence en médecine de famille soit possible, avant la référence dans d'autres spécialités (si requis). (...)

Bref, une version simplifiée : D'accord pour l'approche multidisciplinaire, mais conditionnellement à ce que les autres professionnels aient les compétences requises pour effectuer des diagnostics, tout en valorisant / préservant l'expertise des spécialistes en médecine de famille. Cela peut se faire en s'assurant qu'ils soient impliqués rapidement au besoin et qu'ils puissent garder la vue d'ensemble du dossier du patient.

– Dr Laurent Lévesque, M.D., CCMF