Questions-réponses sur la rougeole
La rougeole est une maladie infectieuse transmissible par voie aérienne, c’est-à-dire par une personne infectée qui relâche dans l’air des aérosols en respirant, parlant, éternuant ou toussant. En plus d’être très contagieuse (une seule personne porteuse peut en infecter 12 à 18 autres), la rougeole est inconfortable et peut entraîner de graves complications. En 2022, 9 millions de cas ont été diagnostiqués dans le monde et 136 000 personnes en sont décédées.
La maladie se développe en deux temps. D’abord, un malaise généralisé est ressenti, caractérisé par de la fièvre élevée (38,3°C ou plus), de la toux, de l’écoulement nasal, des yeux sensibles à la lumière, une conjonctivite, des myalgies et des taches de Koplik dans la bouche (picots blancs semblables à de gros grains de sel). Puis, 2 à 4 jours plus tard, apparaissent des éruptions cutanées, d’abord sur le visage et derrière les oreilles avant de se répandre sur le corps. Elles durent en moyenne 3 à 5 jours.
La rougeole peut entraîner une pneumonie, une otite, une bronchite, de la diarrhée ou une stomatite (inflammation buccale doublée d’ulcères) et dans les pires des cas, des pertes de vision et/ou d’audition, voire des dommages permanents au cerveau. Certaines complications neurologiques majeures peuvent émerger 7 à 10 ans après l’infection initiale. Dans 20 % des cas, la rougeole nécessite une hospitalisation et une personne sur 3 000 en meurt.
Les enfants de moins de 12 mois, les femmes enceintes non vaccinées ou vaccinées de façon incomplète et les personnes immunosupprimées courent les plus grands risques. De fait, les complications sont surtout observées chez les enfants de moins de 5 ans et chez les adultes non vaccinés de plus de 20 ans.
La période d’incubation de la rougeole est de 10 à 14 jours en moyenne, mais peut exceptionnellement s’étaler sur 21 jours. Les éruptions cutanées surgissent 2 à 4 jours après l’émergence des premiers symptômes. La période de contagiosité débute 4 jours avant les éruptions et se poursuit jusqu’à 4 jours après. Quand on souffre de rougeole, il est recommandé de s’isoler à la maison pour une période de 14 à 21 jours.
Il n’existe pas de traitement spécifique contre cette infection virale outre les traitements de confort tels que les solutions de réhydratation et les antipyrétiques visant à combattre la fièvre. En revanche, les complications comme la pneumonie ou l’otite peuvent être traitées avec des antibiotiques. L’aspirine reste à proscrire chez les jeunes enfants.
La prévention passe par la vaccination. Composé de deux doses, le vaccin contre la rougeole est efficace toute la vie durant : aucune dose de rappel n’est nécessaire! Il est généralement administré aux bambins, à 12 mois et à 18 mois. Les personnes nées avant 1970 et ayant grandi dans la province sont considérées comme protégées contre la rougeole puisque la maladie est si contagieuse qu’elles ont dû l’attraper et jouissent ainsi – toute leur vie – d’une excellente protection. En revanche, les adultes n’ayant jamais contracté la rougeole ni reçu les vaccins peuvent être vaccinés à tout âge. Pour tendre vers l’immunité collective et espérer voir s’éteindre la rougeole, il faut que 95 % de la population ait été vaccinée. Des campagnes de vaccination sont déjà en cours pour rehausser le taux de vaccination dans les écoles.
Oui : c’est ce qu’on appelle la rougeole modifiée. Chez les personnes immunisées, une infection atténuée peut être développée de nouveau. Dans de tels cas, la maladie est moins intense.
Chez l’adulte, quand les papules surgissent, il est alors trop tard pour inoculer le vaccin. Vous trouverez tous les détails sur le vaccin et ses intervalles d’administration dans cette publication du ministère de la Santé et des Services sociaux.
La rougeole figure parmi les maladies les plus contagieuses au monde. Étant transmissible par aérosols, il suffit d’un contact face à face, sans protection appropriée (masque N95), pour la contracter rapidement. Des particules de virus peuvent d’ailleurs demeurer jusqu’à 2 h dans l’air après le passage d’une personne contagieuse (voire plus si la ventilation est défaillante). Il suffit souvent de partager le même volume d’air qu’un enfant malade pour être infecté à son tour. En de telles circonstances, l’isolement des enfants au sein d’une même famille semble plutôt vain. Mieux vaut miser sur la prévention, par le biais de la vaccination.