5 questions à la Dre Hélène Rousseau
1. Selon vous, pourquoi êtes-vous finaliste aux Distinctions du CMQ?
Au cours de ma carrière, j'ai eu de multiples occasions de me dépasser, et je les ai saisies : enseigner et travailler dans des communautés rurales et dans des contextes internationaux au Rwanda, en Équateur et en Haïti; et travailler au sein d’équipes interdisciplinaires, auprès de personnes en contexte de vulnérabilité extrême, tant au CLSC de Côte-des-Neiges qu'à la Maison Bleue.
Être à l'écoute est une clé de mon travail : écouter les patientes et les patients, les collègues, les membres de la famille et aussi la petite voix en moi qui me dit d'aller au fond des choses lorsque je perçois un malaise. Comme me le disait une secrétaire, un jour : « Le problème avec vous, Dre Rousseau, c'est que chaque patient pense qu'il est spécial. » Je trouve que c'est un beau problème!
2. Comment se sont déroulées vos études en médecine?
Durant mes études, j’avais déjà une soif d'apprendre et une volonté d'aller au-delà des connaissances médicales. Je souhaitais apporter une touche humaine à ma pratique, en plus du savoir-faire. Même si j’adorais les soins aigus, je me suis rendu compte que certaines spécialités (comme la médecine d’urgence) n’étaient pas faites pour moi, puisque j'aimais connaître l'histoire de la patiente ou du patient, et la suite de cette histoire.
3. Pourquoi un médecin devrait-il s’impliquer dans sa communauté?
Comme médecin, nous avons eu le privilège de recevoir une formation en soins, et ce, grâce à l’apport de professeurs et d’autres professionnels de la santé, mais aussi grâce au contact avec les patientes et les patients. S'impliquer dans sa communauté, c'est redonner aux autres. C'est tendre la main à celles et ceux qui souffrent ou qui sont en contexte de vulnérabilité. C'est favoriser le développement des compétences des gens. C'est aussi devenir des modèles de rôle pour les plus jeunes.
4. Quelle problématique vous apparaît prioritaire dans le réseau de la santé?
La surmédicalisation, causée par la crainte de poursuites, au détriment de l'écoute des besoins des patientes et des patients. Le système médical n'a plus les moyens de ses ambitions. Plutôt que de multiplier les examens paracliniques pour s’assurer de ne rien manquer, il faut repenser la dispensation des soins en accordant plus d'importance aux autres professionnels (physiothérapie, ergothérapie, nutrition, travail social, éducation spécialisée, etc.), et ainsi pouvoir offrir des soins complets, et ce même aux personnes sans ressources financières.
5. Avec qui travaillez-vous le plus en équipe?
Je fais beaucoup équipe avec les infirmières. Elles ont une grande soif d'apprendre et de collaborer au suivi des patientes et des patients. Chaque profession amène un angle différent dans la prise en charge de la personne, ce qui permet d'avoir une vision globale. Une collaboration étroite permet même de révéler des facteurs insoupçonnés pouvant influencer l’état d’une personne.
La Dre Hélène Rousseau en 3 faits saillants :
- Médecin de famille depuis 30 ans, elle réalise une centaine d’accouchements chaque année à l’Hôpital général juif de Montréal.
- Elle s’implique à la Maison Bleue, un centre de périnatalité sociale qui œuvre auprès de femmes en situation de précarité.
- Altruiste au-delà de nos frontières, elle a offert des formations au Rwanda, en Équateur, et a prêté main-forte lors du séisme de 2010 en Haïti.
Dre Hélène Rousseau,
Médecin de famille
La Dre Hélène Rousseau est finaliste dans la catégorie Humanisme des Distinctions du Collège.
Pour en savoir plus sur les Distinctions du Collège