Nos finalistes en lumière: le Dr Michel W. Bojanowski en 5 questions
1. Pourquoi souhaitiez-vous devenir neurochirurgien?
Plusieurs raisons expliquent ce choix…
Tout d’abord, avoir un impact positif sur la vie d’une personne est l’une des plus grandes sources de satisfaction. En principe, plus les enjeux sont importants, plus la satisfaction est grande. La neurochirurgie offre de nombreuses occasions d’exercer cette influence.
Ensuite, l’étude du cerveau, tant dans sa structure que dans son fonctionnement, est fascinante. Elle permet de mieux comprendre l’humain, même si cette compréhension reste très partielle.
Et finalement, réaliser quelque chose de difficile, qu’il s’agisse de défis techniques ou intellectuels, est gratifiant. Je suppose que ça peut ressembler à ce que vit un athlète qui atteint son objectif.
En somme, mes motivations sont d’aider les autres, d’acquérir des connaissances en sciences neurologiques et… le goût du défi.

2. Quel est le souvenir le plus marquant de vos études en médecine?
C’est le souvenir de cette jeune patiente hospitalisée pour un traumatisme cérébral sévère, sortie des soins intensifs après 1 mois pour être transférée à l’unité de soins. Durant son séjour aux soins intensifs, elle avait connu plusieurs épisodes d’hypertension intracrânienne, avec dilatations pupillaires transitoires. Nous étions tous convaincus d’un mauvais pronostic neurologique.
À l’unité de soins, malgré l’état de la patiente qui, en apparence, ne communiquait pas avec l’entourage, ses parents prenaient soin d’elle chaque jour. Ces derniers étaient d’une élégance remarquable, tant par leur tenue que par leur attitude. Sa mère la maquillait avec grande attention afin qu’elle conserve une belle apparence, malgré tout.
J’ai eu l’occasion de revoir cette patiente avant son départ vers le centre de réadaptation. Elle recommençait déjà à marcher et à communiquer de manière surprenante. Cette histoire, vécue il y a plus de 30 ans, m’a convaincu du rôle déterminant de l’entourage dans l’évolution et le rétablissement d’un patient.
3. Qu’est-ce qui vous émeut?
Je suis toujours ému lorsque les patients et leurs familles me manifestent, profondément et chaleureusement, leur gratitude à la suite d’une intervention et de soins prodigués.
4. À quoi ressemble une de vos journées typiques au travail?
Je travaille exclusivement au CHUM. J’arrive tôt à l’hôpital, ce qui me permet de travailler à mon bureau avant de me consacrer aux patients.
Les interventions chirurgicales sont souvent longues. Sauf exception, je vais toujours saluer mes patients avant leur entrée en salle d’opération, même s’ils sont déjà hospitalisés et que je les ai vus la veille.
Deux matinées par semaine sont consacrées aux consultations externes. Les tournées quotidiennes des patients se font presque toujours en présence de fellows ou d’étudiants, d’une infirmière praticienne spécialisée [IPS] et d’une patiente partenaire. Nous commençons par une revue des dossiers en salle de réunion, où nous abordons l’état des patients, mais aussi d’autres aspects de leur vie, grâce à l’apport de notre patiente partenaire qui les rencontre chaque jour avant la visite.

5. Quel domaine souhaiteriez-vous explorer davantage en médecine?
Je m’intéresse tout particulièrement au rôle des émotions dans la maladie et la guérison, de même qu’à la conscience de soi.

3 choses à savoir à son sujet
- Le Dr Bojanowski partage son temps entre l’enseignement, la recherche et les soins aux patients. Ses champs d’expertise comprennent la neurochirurgie vasculaire et de la base du crâne, ainsi que la chirurgie endoscopique.
- Leader dans sa spécialité, il a notamment dirigé le programme de formation en neurochirurgie et le Service de neurochirurgie du CHUM.
- Reconnu pour son approche humaine, il a mis sur pied un projet de patient partenaire accompagnateur, afin d’améliorer le soutien moral offert aux personnes hospitalisées à l’unité de neurochirurgie.

Michel W. Bojanowski, M.D.,
Neurochirurgien
Le Dr Bojanowski est finaliste dans la catégorie Excellence des Distinctions du Collège.