Le mammouth, la suite
«Un mammouth, tout comme un éléphant, "ça doit se manger une bouchée à la fois", dit le dicton. Le projet de loi no 15, qui compte 1200 articles, est évidemment de cet ordre.» – Dr Mauril Gaudreault
Un mammouth, tout comme un éléphant, « ça doit se manger une bouchée à la fois », dit le dicton. Le projet de loi no 15, qui compte 1200 articles, est évidemment de cet ordre.
Le PL 15 a été déposé le 29 mars dernier. Le 13 avril, soit 15 jours plus tard, sans préavis, la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale nous convoquait pour une audition en commission parlementaire le 20 avril.
En clair, nous n’avions au total que trois semaines, incluant le congé de Pâques, pour étudier le projet de manière rigoureuse et préparer la présentation de nos réflexions et recommandations.
Dès le lendemain de cette invitation, nous avons signalé à la Commission que nous ne serions pas présents le 20 avril et que nous attendrions une autre date, plus raisonnable, pour autant qu’il y ait d’autres dates disponibles… On nous a promis que les parlementaires feraient des pieds et des mains pour entendre le Collège.
Nous ne sommes pas la seule organisation ou le seul ordre professionnel ainsi bousculés par le calendrier parlementaire. Ceux avec lesquels nous avons échangé ont été surpris que la commission parlementaire se tienne avant la mi-mai, comme on nous l’avait d’abord indiqué dans les séances de breffage gouvernemental.
Nous sommes d’avis que le Collège est l’une des organisations interpellées globalement par ce projet de loi. Notre mission englobe les patients, les médecins, la surveillance de l’acte, la trajectoire de soins, la responsabilité populationnelle et la structure du réseau, entre autres.
Sachant d’ores et déjà que le projet de loi ne sera pas adopté avant la fin de l’actuelle session parlementaire, à moins d’un impensable bâillon, il y aurait lieu de donner le temps nécessaire aux organisations de bien analyser tous les impacts de ce projet de loi qui en modifiera une quarantaine, dont la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
Cette précipitation transforme le temps de réflexion en un temps de réaction. Pour l’une des réformes les plus ambitieuses de la dernière décennie dans le secteur de la santé, ce n’est pas approprié.
Dr Mauril Gaudreault,
président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.