5 ans de COVID

Lisez le mot du président du 7 mars 2025

Faire preuve de solidarité

La pandémie nous aura enseigné à nous serrer les coudes et à nous épauler… même à 2 mètres de distance! La collaboration aura pris tout son sens durant cette période. Il faut continuer à la valoriser, notamment entre professionnels de la santé, car c’est elle qui permettra de répondre avec efficacité aux besoins d’une population québécoise vieillissante. C’est aussi par son entremise que s’incarnera à plein la responsabilité sociale dont doivent faire preuve les médecins à l’égard de la patientèle et du territoire desservi.

Le rôle des proches aidants, esquinté en début de pandémie, nous est vite apparu crucial à la santé, au bien-être, à la remise sur pied et à l’adhésion aux traitements des patients. En santé, l’humanité a un rôle à jouer. On gagne à en prendre conscience, à en être des ambassadeurs et à l’encourager notamment lors de traitements de longue haleine.

Dans certains milieux, la pandémie a aussi permis de mettre en place des solutions novatrices, que ce soit pour accélérer le triage à l’urgence, automatiser les rendez-vous médicaux ou simplifier les parcours de soins. Santé Québec doit les mettre en lumière et permettre ainsi à l’ensemble du réseau de bénéficier d’aussi bons filons.

Accélérer l’avancement des processus

Si la pandémie a ralenti les chirurgies et que le rattrapage est encore lent, elle a en outre permis à la télémédecine de gagner de plus en plus de terrain. C’est une réelle avancée, qu’il faut maintenant s’assurer de bien baliser pour protéger la population. Il faut aussi veiller à la rendre accessible par tous les moyens aux patientèles vieillissantes, isolées ou marginalisées. Le tout, avec empathie et sécurisation culturelle. L’intelligence artificielle, à certains égards, pourra même s’y greffer et permettre de belles avancées futures.

Préparer activement l’avenir

À postériori, impossible de le nier : trop de vies ont été fauchées par la COVID-19. Trop d’aînés n’ont pu être accompagnés par leurs proches de longs mois durant. Trop de membres du corps médical ont fini par s’épuiser à la tâche. Et trop de dommages collatéraux ont été causés dans le grand public : désinformation, fatigue vaccinale, anxiété, dépression, etc. Car comme nous l’énoncions en 2021 dans une lettre ouverte sur la santé mentale, une pandémie peut toujours en cacher une autre…

Collectivement, il faut donc apprendre de nos erreurs. Il faut aussi tabler sur notre vécu et notre expérience de terrain pour mieux prévoir, pour tenter de prévenir plutôt que sans cesse « guérir » en extrême urgence.

Pour ce faire, à titre de médecin, il nous faut valoriser l’éducation, la prévention et la sensibilisation. La recherche aussi. Il faut nous tourner vers les données probantes de la science. Il faut employer nos énergies non pas à remplir de la paperasse ou à recoller les pots cassés d’un système défaillant, mais à sauver des vies. Il faut adhérer, dans nos milieux de soins, aux mesures de prévention des infections, pour le bien des patients et la protection de tous les soignants. Il faut encourager le soutien psychologique tel que celui offert par le PAMQ. Il faut se doter de plans d’action solides et éprouvés, que nous serons à même de déployer aisément, rapidement et efficacement, le moment venu.

Bref, comme toute bonne organisation, il faut que le réseau de la santé et nos instances gouvernementales s’attardent – en amont – à la gestion des risques, pour établir des solutions et orienter les actions.

Qu’en pensez-vous? Croyez-vous vos milieux d’exercice et le Québec prêts, advenant l’émergence d’une nouvelle dans la rubrique Forum de votre Info Collège.

Je vous invite aussi à rester à l’affût : au cours de la semaine prochaine, le Collège diffusera sur ses réseaux sociaux et dans son site Web des vidéos revenant sur la pandémie. Ces capsules vous permettront de voir comment la COVID-19 a été vécue, de l’intérieur, au CMQ. Une série fascinante, vous verrez.

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en veillant à une médecine de qualité.