Titre mot du président
Lisez le mot du président du 6 décembre 2024.
Le projet de loi no 83, visant à renforcer le réseau public de santé québécois et à garder au Québec les jeunes médecins formés ici, a été accueilli favorablement par tous les partis à l’Assemblée nationale. Il semble aussi y avoir un consensus dans la population. Il est vrai que la fuite de nouveaux médecins hors Québec ou vers le secteur privé est préoccupante, dans la région de l’Outaouais.
À notre sens, il s’agit là d’un juste retour d’ascenseur qui renforce la responsabilité sociale des médecins envers la population. Le Collège s’est montré favorable quant au principe de ce projet de loi et notre Conseil d’administration en étudiera plus à fond les modalités.
Aller plus loin
Au-delà de cette contrainte envers les nouveaux médecins, nous voulons amener le gouvernement à aller beaucoup plus loin et à englober dans son projet de loi nos principes directeurs visant à encadrer davantage la place du privé en santé et à assurer ainsi au public un meilleur accès aux soins.
Rétrospectivement, avec le projet de loi no 15, la création de Santé Québec et cette obligation d’un service public de 5 ans pour les nouveaux médecins, le gouvernement québécois s’est donné les outils légaux lui permettant de revoir la gouvernance médicale, de réorganiser la gestion du réseau de la santé et de freiner l’exode des nouveaux médecins vers le secteur privé.
Il est temps, maintenant, que Québec fournisse aux médecins les outils nécessaires pour soigner partout sur le territoire, c’est-à-dire :
- identifier les facteurs administratifs qui inciteraient les jeunes médecins à opter pour le secteur privé;
- ouvrir au maximum de leur capacité les blocs opératoires jusqu’à ce que les listes d’attente en chirurgie soient jugulées;
- assouplir les quotas et les règles administratives rigides qui limitent l’attribution des ressources humaines et des équipements sur le territoire;
- limiter le rattrapage budgétaire annoncé de 1,5 G$ aux seules cibles qui n’auront aucun impact sur l’accès aux soins et élimineront tant les doublons que les activités sans valeur ajoutée dans l’administration.
Il doit y avoir un équilibre entre les mesures de gestion et de contrôle du réseau de la santé et les moyens fournis aux soignants pour accomplir la mission pour laquelle ils ont été formés et qu’ils veulent remplir avec engagement et passion.
Revaloriser la médecine de famille
J’ai participé, cette semaine, aux travaux de la Table nationale de concertation sur la valorisation de la médecine de famille et il est clair que toutes les personnes participantes veulent que les choses s’améliorent. Il faut souligner le travail de plusieurs sous-groupes qui permettra d’atteindre cet objectif de valorisation. On nous a, par ailleurs, fait entendre 4 médecins de famille qui ont exposé les motifs justifiant leur départ vers le secteur privé. Leur témoignage nous aidera à comprendre ce qui anime les cliniciens qui font comme eux.
Forum
Je suis touché que vous preniez quelques minutes de votre temps, dans vos semaines chargées, pour répondre à la question qui vous est posée dans l’Info Collège chaque semaine. Vous avez d’ailleurs été fort nombreux à commenter les impacts, sur la patientèle, du rattrapage de 1,5 G$ annoncé par Santé Québec. Je lis chacun de vos commentaires et je vous l’assure : ils nourrissent les positionnements du CMQ sur les enjeux sociaux en santé. Je reviens donc à la charge, cette semaine, avec une nouvelle question. À votre tour de vous exprimer!
Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.