De nouveaux visages au CA du Collège
À la suite d’élections tenues l’automne dernier, un vent de renouveau a soufflé sur le Conseil d’administration du Collège des médecins du Québec. Qui sont les 5 recrues autour de la table? Quelle couleur particulière apportent-elles au CA? Voici l’occasion d’apprendre à les connaître!
Élyse Berger Pelletier, M.D.
Médecine d’urgence
Administratrice élue – région Centre
La mission du CMQ est de « protéger le public en veillant à une médecine de qualité ». Concrètement, qu’est-ce que ça signifie pour vous?
Cela signifie de s'assurer d'un équilibre entre l'offre et la demande, afin que la santé globale de notre population s'améliore : en contribuant à l'élaboration d'une offre minimale pour tous, en participant à l'éducation populationnelle, en soutenant la communauté médicale et en se positionnant comme un leader au sein des ordres professionnels de la santé.
Quels enjeux de santé vous indignent ou vous inquiètent?
Plusieurs enjeux m'inquiètent, le principal étant le choc démographique, actuel et à venir, face à un système de santé qui a peu évolué sur le plan de son organisation depuis l’arrivée de la RAMQ dans les années 1970. Alors que les besoins s’annoncent exponentiels, le défi sera de taille pour tous les médecins du Québec.
Selon vous, laquelle de vos expertises ou de vos expériences peut être profitable au sein du CA?
Certainement mon bagage de médecin urgentiste, de directrice médicale et des services professionnels, et de directrice médicale nationale du préhospitalier.
Quelle expression aimez-vous ou dites-vous souvent?
Il y a toujours une solution!
Comment prenez-vous soin de votre santé?
Je tente de trouver un équilibre qui comprend ma famille, ma passion pour le réseau de la santé et mes habitudes de vie! J'ai des amis, une famille en or, et je ris tous les jours!
Valérie Lamarre, M.D.
Pédiatrie, maladies infectieuses
Administratrice élue – région Métropole
La mission du CMQ est de « protéger le public en veillant à une médecine de qualité ». Concrètement, qu’est-ce que ça signifie pour vous?
J’y vois deux volets. Le premier est de remplir les rôles classiques et incontournables du CMQ, soit : veiller à ce que la médecine soit exercée par des personnes ayant les qualifications et compétences nécessaires, et qui maintiennent et développent leurs compétences; et veiller à ce que cette pratique respecte notre code de déontologie et les normes réglementaires. Cela doit s’accompagner d’un souci constant que les conditions d’exercice permettent une pratique humaniste et inclusive.
Le deuxième volet concerne le bon fonctionnement du système de santé. Une pratique médicale, même exemplaire, ne mènera pas aux résultats de santé que la population est en droit d’espérer si l’organisation des soins n’est pas optimisée. Il faut donc veiller à ce que le système en place fonctionne.
Quels enjeux de santé vous indignent ou vous inquiètent?
- Le désengagement et le découragement de plusieurs soignants.
- Les parcours complexes, alambiqués même, pour arriver aux soins nécessaires.
- L’absence de couverture universelle des médicaments en dehors de l’hôpital.
- La mauvaise utilisation des ressources humaines, tant chez les médecins que chez les autres professionnels de la santé, ce qui mène à de graves problèmes d’accessibilité.
Selon vous, laquelle de vos expertises ou de vos expériences peut être profitable au sein du CA?
Puisque je travaille en maladies infectieuses, je connais tous les secteurs et départements de l’hôpital. J’ai également beaucoup de liens avec des médecins d'autres milieux et avec la Santé publique. C’est une pratique spécialisée, mais qui demeure très large et permet de comprendre le parcours des patients.
Par ailleurs, j’ai été présidente du CMDP [conseil des médecins, dentistes et pharmaciens] du CHU Sainte-Justine pendant plus de 4 ans. Ce rôle m’a permis d’acquérir une excellente connaissance des rouages de l’évaluation et de la qualité de l’acte, des enjeux de discipline, de déontologie et d’organisation des soins. Je siège également au CA du CHU Sainte-Justine depuis 2022.
Enfin, sur une note plus personnelle, j’ai vécu auprès de mon conjoint, lui-même médecin, une expérience de proche aidante qui m’a beaucoup appris sur les relations patient-famille-soignant, sur les parcours parfois impossibles qu’il faut emprunter pour obtenir des soins, sur l’importance des personnes proches aidantes, sur la nécessité de discuter des enjeux de fin de vie et de tant d’autres sujets qui entourent la pratique médicale. Accompagner mon conjoint, aujourd’hui décédé, à travers toutes ces tribulations a été extrêmement révélateur.
Quelle expression aimez-vous ou dites-vous souvent?
Le mieux est l’ennemi du bien.
Comment prenez-vous soin de votre santé?
Heureusement, mes patients et leurs familles se conforment plus que moi aux bonnes pratiques pour rester en santé! Je prends soin de la mienne en profitant des plaisirs de la vie, ce qui inclut d’exercer un métier extraordinaire.
Guy Morissette, M.D.
Médecine de famille
Administrateur élu – région Nord-Ouest
La mission du CMQ est de « protéger le public en veillant à une médecine de qualité ». Concrètement, qu’est-ce que ça signifie pour vous?
Pour moi, cela dépasse la notion de guides et de consensus des sociétés savantes. Cela rejoint plutôt comment, en tant que soignant, on réussit à s'adapter aux attentes spécifiques de la population en matière de santé et de bien-être, et à quel point on s’engage à déployer les mesures nécessaires pour y parvenir. En fait, c’est allier la connaissance et l’approche.
Quels enjeux de santé vous indignent ou vous inquiètent?
- La grande fragilité de l'accès aux soins de première ligne et aux services de proximité en santé.
- La planification de la transformation inévitable de l'offre de services de santé, en lien avec le vieillissement de la population.
- L'incertitude quant à l'accès, pour la population, à l'ensemble des options de soins de fin de vie.
Selon vous, laquelle de vos expertises ou de vos expériences peut être profitable au sein du CA?
Ma connaissance approfondie des enjeux de la première ligne, en interface avec les services spécialisés, tant du point de vue administratif que clinique.
Quelles expressions aimez-vous ou dites-vous souvent?
- Il y a toujours plus de deux côtés à une médaille.
- Tout peut se dire, mais il faut s'attarder à la manière de l'exprimer.
Comment prenez-vous soin de votre santé?
En recherchant cet équilibre incontournable entre les obligations de toute nature et la détente.
Cécile Tremblay, M.D.
Microbiologiste-infectiologue
Administratrice élue – région Métropole
La mission du CMQ est de « protéger le public en veillant à une médecine de qualité ». Concrètement, qu’est-ce que ça signifie pour vous?
Une médecine de qualité est une médecine compétente, humaine, rigoureuse, bienveillante et, surtout, qui s'exerce dans un environnement favorisant cette qualité de soins. Donc, protéger le public inclut de se positionner sur l'organisation du système de santé, dans la mesure où celle-ci affecte la qualité des soins.
Quels enjeux de santé vous indignent ou vous inquiètent?
La persistance de maladies qui seraient évitables par des programmes de prévention complets à long terme, particulièrement celles touchant les populations vulnérables, comme les ITSS, incluant le VIH, l’hépatite C et la toxicomanie.
Selon vous, laquelle de vos expertises ou de vos expériences peut être profitable au sein du CA?
La rigueur scientifique, qui me vient entre autres de mon parcours de recherche.
Quelle expression aimez-vous ou dites-vous souvent?
Ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain!
Comment prenez-vous soin de votre santé?
En m'entourant des personnes que j'aime, en particulier de mes petits-enfants.
Guy Versailles
Représentant du public
Administrateur nommé par l’Office des professions du Québec
La mission du CMQ est de « protéger le public en veillant à une médecine de qualité ». Concrètement, qu’est-ce que ça signifie pour vous?
D'une part, la défense la plus rigoureuse possible du professionnalisme dans la pratique médicale. Il s’agit là de l'aspect « défensif ».
D'autre part, la recherche constante d’améliorations possibles aux structures et aux pratiques, aussi bien en médecine que pour l'ensemble des sciences de la santé, à travers une approche interprofessionnelle. Il s’agit de l'aspect « prospectif », par lequel le CMQ contribue à l'évolution de la société.
Quels enjeux de santé vous indignent ou vous inquiètent?
L'effritement graduel du caractère universel, accessible et gratuit de notre système de santé menace l'un des progrès les plus importants réalisés par la société québécoise depuis la Révolution tranquille. On ne réalise pas à quel point notre système de santé est précieux; il faut le faire évoluer pour en maintenir les principales caractéristiques.
Selon vous, laquelle de vos expertises ou de vos expériences peut être profitable au sein du CA?
Mon expérience de communicateur dans divers contextes professionnels me permet de cerner rapidement les enjeux centraux, d'identifier les parties prenantes et leurs propres enjeux, et de définir des approches constructives par lesquelles il est possible d'arriver à des solutions satisfaisantes.
Quelle expression aimez-vous ou dites-vous souvent?
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » (Le Cid de Corneille, acte 1)
Il ne faut pas craindre d'entreprendre des projets ambitieux; ce sont par eux qu'arrivent les grands progrès.
Comment prenez-vous soin de votre santé?
Je marche à chaque occasion qui m'est donnée, à la campagne, mais surtout en ville. Je préfère marcher un ou deux kilomètres que de prendre le métro.