Laisser la chance au coureur
Lisez le mot du président du 15 novembre 2024.
Dans quelques jours, la nouvelle agence Santé Québec prendra en charge la gestion du réseau de la santé. Cela nous concerne toutes et tous! Ce ne sera plus au ministre Christian Dubé de jouer au pompier pour régler la situation dans les urgences, pour imaginer de nouveaux moyens de réduire les listes d’attentes en chirurgie ou encore pour débloquer le Centre de répartition des demandes de service (CRDS), la fameuse centrale de rendez-vous avec un médecin spécialiste. Le mandat est large, même ambitieux, et les attentes à court terme, peut-être démesurées.
J’ai rencontré au début de la semaine la présidente du Conseil d’administration de Santé Québec, Christiane Germain, aux côtés de Diane Lamarre, pharmacienne de formation et elle aussi membre du même conseil. Elles veulent s’attaquer, en premier lieu, aux listes d’attente en chirurgie, en identifiant les bloquants. Ils sont connus : la pénurie de personnel clé, la fermeture hâtive des blocs opératoires en début d’après-midi pour éviter les heures supplémentaires, parfois aussi des bris mécaniques, et j’en passe. J’ai d’ailleurs constaté ces tares lors de ma tournée québécoise des pôles en santé.
Il n’y a pas de solution miracle, sinon une meilleure organisation du travail pour fournir aux médecins chirurgiens l’accès régulier à des blocs opératoires. On le sait : tout chirurgien « perd ses mains » lorsqu’il lui est impossible d’opérer régulièrement, ce qui met à risque la patientèle. Est-ce que Santé Québec réussira? Pourra-t-on y parvenir sans recourir davantage au secteur privé?
Des centaines de millions de dollars sont disponibles dans les coffres de l’État. Les ressources et les compétences médicales sont à portée de main et dans l’attente que ça débloque enfin.
Il faudra laisser la chance au coureur, mettre l’épaule à la roue et accepter de faire certaines choses différemment. Comme ouvrir la porte aux initiatives porteuses mises en place dans certains établissements de santé. Car si on continue de constamment faire la même chose, on aboutira inévitablement aux mêmes résultats, disait Einstein. Ce qui ne nous empêchera pas d’être extrêmement vigilants face aux décisions qui seront prises par la nouvelle agence.
Je suis encouragé, pour l’instant, d’avoir entendu la présidente et cheffe de la direction, Geneviève Biron, dire cette semaine que la population du Québec a droit à mieux et qu’elle doit répondre à ses attentes. Elle nous a demandé de relayer directement aux membres de notre ordre professionnel un message en ce sens. J’ai accepté de vous le transmettre ici, car on a toutes et tous intérêt à ce que cela fonctionne.
P.-S. : Le Doc Show, groupe composé de 14 médecins-musiciens, se produit à Montréal, ce soir dès 19 h 30, au Théâtre Mirella et Lino Saputo du Centre Leonardo Da Vinci. Les billets, au coût de 70 $ l’unité, sont en vente ici. Et cette fois-ci, les Docs s’engagent au profit des soins palliatifs. Je trouve important de souligner l’engagement et la solidarité sociale dont font preuve nos médecins membres : j’assisterai donc avec bonheur au concert de ce soir, qui promet de nous faire chanter et danser. Vous y serez vous aussi ou vous vous impliquez, d’une manière ou d’une autre, dans votre communauté? Faites-m’en part : je serais ravi d’en apprendre davantage!
Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.