Élargir le diagnostic pour un meilleur accès aux soins

Lisez le mot du président du 7 juin 2024.

La démarche d’élargissement des pratiques professionnelles, amorcée à la fin de  2022, a porté ses premiers fruits avec le dépôt du projet de loi no  67, cette semaine par la ministre Sonia  Lebel, responsable des ordres professionnels.

La modification ainsi apportée au Code des professions autorisera les psychologues, les neuropsychologues, les orthophonistes, les sexologues, les conseillers d’orientation et certaines infirmières à ce que leurs conclusions cliniques soient considérées comme des diagnostics en santé mentale.

Nous sommes heureux que l’on reconnaisse enfin les compétences de ces professionnels de la santé. Nous insistons, cela dit, sur le fait que cette démarche d’élargissement reposera sur la base d’une attestation de formation.

Par ailleurs, en modifiant également la Loi de la pharmacie, le projet de loi no  67 permettra aux pharmaciens de jouer un rôle accru en première ligne, en prescrivant notamment plus largement des médicaments, en prolongeant des ordonnances et en procédant à des prélèvements.

À petits pas

Le Collège a participé activement à l’ensemble des travaux ayant mené à cet élargissement. Nous croyons qu’une telle démarche offrira à la population un meilleur accès aux soins, lui évitant des visites inutiles à l’urgence ou en clinique sans rendez-vous, et lui évitant aussi de devoir patienter inutilement pour obtenir un billet de médecin à des fins d’assurances ou pour justifier un arrêt de travail. Ultimement, cela déchargera les médecins de certaines tâches et valorisera davantage leur rôle clinique.

Cet élargissement du diagnostic doit se faire rigoureusement et dans le meilleur intérêt du public. Les travaux ayant conduit au projet de loi no  67 ont d’ailleurs été étalés sur plusieurs années et menés par des professionnels en santé mentale, favorisant aujourd’hui les consensus nécessaires à la pratique élargie et sécuritaire du diagnostic dans ce domaine. Les pouvoirs désormais conférés aux pharmaciens reposent eux aussi sur une démarche prudente et s’appuient sur l’apport concret, pour le public, des élargissements précédents.

Le diagnostic en santé physique

Une prochaine étape consistera à étendre à d’autres professionnels soignants le diagnostic en santé physique. J’ai rencontré à ce sujet, cette semaine, la ministre Sonia  Lebel pour en discuter. J’ai d’ailleurs convenu avec elle qu’il faudra bien communiquer cette future étape au public et aux membres du corps médical. Elle partage nos préoccupations à cet effet et notre souci de ne pas céder à la précipitation.

Rappelons que le présent élargissement des pratiques à tous les ordres professionnels concernés se fait au bénéfice du public. Un plus grand accès aux soins ne devra, en aucun temps, donner lieu à des raccourcis. Afin de s’en assurer, le Collège poursuivra sa collaboration avec tous ses partenaires, pour la suite des choses.

Je vous invite d’ailleurs à faire valoir votre opinion relative à l’élargissement du diagnostic. Consultez la section «  Forum  » de la présente Info Collège. Votre avis est éclairant pour le CMQ et pour la communauté des 26  000  médecins exerçant au Québec.

Négociations GAP

Le CMQ suit avec attention l'évolution des négociations qui se déroulent actuellement entre le MSSS et la FMOQ. Nous souhaitons un dénouement rapide pour minimiser l'impact de la situation sur l'accès du public à un médecin.

Le président,

Mauril Gaudreault, M.D.,
Président du Collège des médecins du Québec


Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.