Un Collège en action - Bilan 2022
Au cours de la dernière année, le Collège des médecins du Québec a posé plusieurs actions pour se rapprocher davantage du public.
Je suis fier du travail que nous avons accompli au cours de la dernière année, à mi-parcours de la réalisation de notre plan stratégique Virage 2023. Le Collège continuera de placer les patients au centre de ses préoccupations et de prendre position sur des enjeux sociétaux en lien avec la santé. Nous poursuivrons également le travail entamé concernant l’élargissement des pratiques professionnelles et réviserons les obligations cliniques des médecins en fin de carrière. Plus que jamais, tous les acteurs du réseau de la santé doivent unir leurs efforts pour que les patients aient accès à des soins de santé de qualité, dans un délai raisonnableDr Mauril Gaudreault, président du CMQ
Au cours de la dernière année, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a posé plusieurs actions pour se rapprocher davantage du public. Le rôle qu’il joue dans l’organisation des soins de santé s’est accru et il a pris des positions affirmées sur plusieurs sujets liés à la santé.
Difficultés d’accès à un médecin
Grandement préoccupé par la question de l’accessibilité aux soins de santé, le CMQ a publié, en mai dernier, le rapport de son Chantier sur l’accès à un médecin et la cessation d’exercice, proposant plusieurs actions concrètes pour améliorer le parcours de soins des Québécoises et des Québécois. De plus, dans le cadre des travaux du Chantier, le CMQ a mandaté la firme SOM pour mener un sondage double, auprès des médecins et de la population, sur l’accès aux soins de santé. Les deux groupes sondés estiment que la population québécoise est privée d’un accès au réseau de la santé dans un délai raisonnable.
En février dernier, le CMQ a également présenté son mémoire à la Commission de la santé et des services sociaux concernant le projet de loi no 11, Loi visant à augmenter l’offre de services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à améliorer la gestion de cette offre. Dans son mémoire, le CMQ a notamment mis de l’avant que l’inclusion d’autres professionnels de la santé aux côtés des médecins de famille élargirait l’accès à la première ligne.
Rapport de la tournée des pôles en santé
En continuité avec le Chantier sur l’accès à un médecin et la cessation d’exercice, le Dr Mauril Gaudreault, président du CMQ, a effectué, entre mai et septembre 2022, une tournée d’une douzaine de pôles en santé à travers le Québec et des facultés de médecine. Cet exercice a notamment permis au CMQ d’échanger avec les médecins, les résidents, les patients et les membres des comités des usagers de problématiques vécues sur le terrain et des défis spécifiques à chaque région. Les problèmes d’accès, le manque de ressources en santé mentale, l’épuisement du personnel et les conditions de pratique difficiles sont source de grande préoccupation. Il y a quelques jours, le Dr Gaudreault a présenté le rapport de sa tournée aux membres du Conseil d’administration. Ce document sera rendu public sous peu.
Aide médicale à mourir
En mai dernier, le CMQ a diffusé son mémoire sur le projet de loi no 38, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives. On y saluait les avancées touchant au consentement anticipé, la disparition du critère de fin de vie, l’autorisation pour les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) d’administrer l’aide médicale à mourir (AMM) et l’élargissement de l’accès à ce soin dans toutes les maisons de soins palliatifs.
Toutefois, le CMQ a été extrêmement déçu du retrait du volet concernant les handicaps neuromoteurs. Il a de nouveau réclamé la nécessaire harmonisation des lois fédérale et provinciale sur l’AMM au sujet de la notion de handicap, car la Loi concernant les soins de fin de vie est plus restrictive que le Code criminel pour ses critères d’admissibilité, ce qui crée une iniquité pour les patients québécois.
Le CMQ s’est fait également entendre à deux reprises à Ottawa par le Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir afin de partager notamment sa réflexion sur le volet handicap de l’AMM et sur l’accès à ce soin chez les 0-1 an. Dans les faits, il a rappelé la position qu’il avait déjà rendue publique en décembre 2021, lors de la publication de son positionnement sur l’élargissement de l’AMM.
Racisme systémique dans les soins de santé
Au printemps 2022, le CMQ a coorganisé le congrès annuel de la Fédération des ordres des médecins du Canada, qui s’est déroulé à Québec sous le thème du racisme systémique en santé, particulièrement à l’endroit des communautés autochtones. Les enjeux de racisme et de discrimination continuent d’être au cœur des réflexions actuelles du CMQ.
Par ailleurs, en novembre dernier, à la suite du dépôt d’un rapport de recherche de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue révélant qu’au moins 22 femmes des Premières Nations et Inuit auraient subi des stérilisations non consenties entre 1980 et 2019, le CMQ a publié une lettre ouverte dans laquelle il dénonce ces gestes et rappelle le principe fondamental du consentement libre et éclairé aux soins. Quelques jours plus tard, le Dr Gaudreault a rencontré, en compagnie du Dr Stanley Vollant, la principale auteure de cette étude. Le CMQ collaborera pleinement afin de faire toute la lumière sur les situations rapportées et entend examiner en détail les recommandations qui lui ont été formulées.
Environnement
En 2022, le CMQ a exprimé ses inquiétudes quant aux impacts de certains enjeux environnementaux sur la santé de la population. En avril, il s’est opposé au règlement permettant un rehaussement significatif des seuils de concentration de nickel dans l’air. Puis, en juillet, il est intervenu publiquement concernant les émanations d’arsenic provenant de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda. Il a demandé au gouvernement d’agir afin de protéger la santé de la population de cette région.
Crise dans les urgences
En octobre dernier, le CMQ a exprimé sa préoccupation en regard de la situation dans les urgences, à la suite de deux rencontres tenues avec le Regroupement des chefs d’urgence du Québec. Quelques jours plus tard, le ministre de la Santé a mis en place une cellule de crise des urgences et a invité le Dr Mauril Gaudreault à y participer. Pour le CMQ, la priorité demeure que tous les patients aient accès à des soins de qualité, requis par leur état de santé, en temps opportun, en plus d’assurer des conditions de pratique acceptables et sécuritaires au personnel soignant.
Pilule abortive
En juillet 2022, le CMQ a actualisé ses directives cliniques sur la pilule abortive. Il a notamment levé l’obligation de faire une échographie pelvienne, formalité qui avait d’ailleurs été suspendue pendant la pandémie. Le CMQ a également levé l’obligation d’une formation spécifique pour les médecins n’ayant jamais exercé dans le domaine de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse. Il juge important que les Québécoises aient accès à des services d’avortement de qualité et puissent faire un choix éclairé lorsqu’il est question d’IVG tant chirurgicale que médicamenteuse.
COVID-19
Au cours de la dernière année, le CMQ a pris position sur plusieurs enjeux concernant la pandémie de COVID-19, tels que l’élargissement de la portée du passeport vaccinal dans les lieux publics (janvier) et la recommandation sur le port du masque (novembre). Cette dernière recommandation découle de la triple menace constatée (infection virale infantile, COVID, influenza) et de ses répercussions sur le fort achalandage dans les urgences.
175 ans
En 2022, le CMQ a célébré ses 175 années d’existence et a déployé plusieurs outils de communication afin de souligner cet événement important. Il a notamment publié, aux éditions du Septentrion, la nouvelle édition du livre Histoire du Collège des médecins du Québec et a rendu accessible, sur les grandes plateformes de diffusion, les neuf épisodes du balado 175 ans d’histoire, animé par l’historien Denis Goulet et le journaliste Bernard Derome.