Le Collège des médecins publie un rapport sur les soins d’interruptions volontaires de grossesse après un peu plus d’une année de déploiement de la pilule abortive. Les données que l’on y retrouve démontrent que le Québec demeure un leader en matière d’avortement. |
Le Collège, avec l’aide d’autres parties prenantes, s’est activement impliqué dans l’encadrement des pratiques de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse au moyen de la pilule abortive.
Dans sa première phase stratégique, le Collège a choisi de prioriser les principes suivants dans ses travaux : le droit des femmes à recevoir des soins d’IVG de qualité et sécuritaires, en plus de leur permettre de faire un véritable choix en matière de méthodes d’IVG (médicales ou chirurgicales), sans devoir en débourser les frais, et ce, dans le cadre du programme d’accès universel gratuit à l’IVG médicamenteuse (pilule abortive).
Grâce à une approche collaborative des milieux qui offrent des services d’IVG et au précieux témoignage expérientiel des femmes et des équipes de soins, il est possible de dégager un portrait fort instructif de l’usage de la pilule abortive après un peu plus d’une année de déploiement au Québec.
Faits saillants
Les soins d’IVG réalisés à l’aide de la pilule abortive au Québec
Période à l’étude : 1er janvier 2018 au 31 mai 20191 |
88 % |
Il s’agit du taux de participation des milieux à la collecte de données. Six milieux qui offrent des services d’IVG (6/52) n’ont pas transmis leurs données. |
2130 |
C’est le nombre estimé d’interruptions de grossesse réalisées à l’aide de la pilule abortive au Québec. |
87 % |
Il s’agit du pourcentage de l’ensemble des milieux répondants, reconnus comme fournisseurs de services d’IVG et qui offraient aux femmes le choix de la pilule abortive. Il semble que d’autres ressources en avortement offrent maintenant l’IVG médicamenteuse. |
8 % |
C'est la proportion estimée du taux d’IVG médicales réalisées à l’aide de la pilule abortive par rapport à l’ensemble des avortements. Les données partielles ne nous permettent pas de préciser ce taux comparativement à la cohorte des interruptions volontaires de grossesse de moins de 63 jours. |
84 % |
C’est la proportion des IVG médicales/pilule abortive réalisées par les médecins de famille. |
16 % |
C’est la proportion des IVG médicales/pilule abortive réalisées par les obstétriciens-gynécologues. |
Les soins post-IVG réalisés à l’aide de la pilule abortive
Données rapportées par les milieux répondants, qui offrent des services d’IVG |
11 % |
Il s’agit du taux estimé de femmes ne s’étant pas présentées au suivi recommandé. |
162 |
C’est le nombre total d’issues inattendues. |
4,3 % |
Il s’agit du taux estimé de complications. |
16 |
Il s’agit du nombre de grossesses évolutives, pour un taux estimé à 1 %. |
4,9 % |
Il s’agit du taux estimé de curetages réalisés pour rétention de produit de conception ou IVG incomplète. |
14 |
C’est le nombre de cas d’hémorragies, pour un taux estimé à 0,9 %. |
13 |
C'est le nombre de cas d’infections, pour un taux estimé à 0,8 %. |
12 |
C'est le nombre de cas ayant nécessité un transfert de soins en établissement, pour un taux estimé à 0,8 %. |
1 |
Les milieux ont rapporté un cas d’hospitalisation. |
75 % |
Il s’agit d’une estimation du taux d’appréciation des femmes qui ont fait le choix de la pilule abortive pour réaliser leur interruption volontaire de grossesse. |
Un portrait qui nous permet d’évoluer tous ensemble
Ces données démontrent qu’après une année de déploiement de la pilule abortive, les pratiques au Québec se démarquent avantageusement en matière d’offre de soins d’IVG médicamenteuse.
Ce portrait révèle également que la pratique de l’IVG médicamenteuse s’est développée progressivement durant l’année 2018-2019, et que la majorité des milieux d’IVG proposait ce choix thérapeutique aux femmes après un peu plus d’une année de mise en place du programme d’accès universel.
Le partage de certains indicateurs permettra aux équipes d’optimiser la qualité des soins offerts. Pour le Collège, ces données offrent une perspective utile pour l’évolution de la pratique de l’avortement médical. Avec les collaborateurs et les autorités ministérielles, le Collège s’est déjà engagé dans l’évaluation de stratégies visant une meilleure accessibilité des soins d’IVG dans les différentes régions du Québec, et ce, pour le bien-être des femmes.
C’est grâce à la collaboration de tous les acteurs des milieux d’IVG que ce portrait a pu être réalisé. Ceux-ci n’ont pas hésité à être partie prenante de la démarche, reconnaissant le bien-fondé d’évaluer cette nouvelle approche thérapeutique.
À consulter également
1 Au Québec, malgré l’accessibilité de la pilule abortive dès janvier 2018, la rupture d’approvisionnement de ce médicament de même que des délais administratifs ont généré des retards de quelques mois dans le déploiement, selon les milieux.