Il y a urgence dans les urgences!
J’ai rencontré à deux reprises au cours des derniers jours le Regroupement des chefs d’urgence du Québec. Ils sont extrêmement préoccupés par la situation actuelle, étalée dans les médias. Et avec raison!
J’ai rencontré à deux reprises au cours des derniers jours le Regroupement des chefs d’urgence du Québec. Ils sont extrêmement préoccupés par la situation actuelle, étalée dans les médias. Et avec raison!
Ils craignent autant pour la sécurité des patients que pour la leur.
Ils s’inquiètent d’abord pour les patients en raison des débordements nombreux. C’est souvent le résultat du débordement d’autres hôpitaux vers le leur, du manque de personnel et, trop souvent, de la présence de cas de priorité 4 et 5.
Puis, du côté des soignants, cette pression constante accroît le risque d’erreurs.
Ce problème s’ajoute à l’allongement des délais pour les chirurgies, qui dans certains cas dépassent les 12 mois. On craint également pour les cas d’oncologie, même si le réseau fait l’impossible pour les prioriser. Par ailleurs, les délais en orthopédie continuent également à s’étirer.
Ce contexte lourd ne facilite pas le recrutement de personnel dans les urgences, ce qui fait en sorte que la pénurie de ressources se poursuit. C’est un cercle vicieux.
Pendant ce temps, les médecins des urgences craignent de commettre des erreurs ou des fautes déontologiques. Le Collège se penchera sur cette question, continuera de soutenir ces médecins et poursuivra les échanges avec eux.
Sondage sur l'aide médicale à mourir
Vous avez été près de 200 à répondre à notre sondage sur l’aide médicale à mourir (AMM). À Québec, les fonctionnaires rédigent déjà la nouvelle mouture du projet de loi sur l’élargissement de l’AMM, puisque la dernière version du projet avait avorté en juin dernier. Les résultats en bref:
La moitié des répondants avaient prodigué ce soin;
- Environ 60 % l’avaient fait entre 1 à 10 fois, 26 % entre 10 et 50 fois;
- Près de 60 % des répondants conseilleraient à un collègue de prodiguer ce soin;
- Près du tiers des répondants ont été contactés par la Commission sur les soins de fin de vie (CSFV);
- Par la suite, le tiers d’entre eux ont, ou bien cessé de prodiguer ce soin, ou réduit leur cadence.
- Ces résultats éclairent le Collège sur les conditions dans lesquelles s’exerce cet acte et sur le nombre de médecins enclins à le prodiguer à travers le Québec.
Position du Collège sur l'aide médicale à mourir pour les bébés de 0-1 an
Un groupement pro-vie canadien a attiré l'attention des médias au début de la semaine en dénonçant la position du Collège sur cette question, devant le comité fédéral sur l’AMM. Au nom du Collège, le Dr Louis Roy a réitéré la position déjà présentée en commission parlementaire à Québec lors de l’étude du projet de loi sur l’élargissement de l’AMM. Le mémoire rédigé par le groupe de réflexion du Collège sur l’aide médicale à mourir mentionnait ce qui suit:
« Le Collège estime que l’AMM peut être un soin approprié dans les cas de bébés de moins d’un an, victimes de souffrances extrêmes qui ne peuvent être soulagées, couplées à des pronostics très sombres, et affectés par des malformations sévères ou des syndromes polysymptomatiques graves, qui annihilent toute perspective de survie. Ce soin devrait être encadré par un protocole strict. Le Collège estime que l’expérience des Pays-Bas (protocole de Groningen) est une voie à explorer. »
Le Collège maintient cette position et estime que les parents devraient avoir le droit d’obtenir ce soin pour leur poupon, dans les conditions précisées ci-haut. Il appartient maintenant aux législateurs fédéral et provincial de baliser ce soin dans les lois existantes.
D’ici là, le Collège soutient que le Code criminel et la loi québécoise doivent être harmonisés pour éviter toute ambiguïté sur l’accès à ce soin. Les Québécois et Québécoises doivent disposer du même accès à l’AMM que l’ensemble des Canadiens.
Dr Mauril Gaudreault,
Président du Collège des médecins du Québec
Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.