Depuis plus d’un an, les médecins sont au front pour combattre la pandémie, aux côtés des autres soignants. Le Collège des médecins du Québec a jugé important de consulter les médecins et résidents pour dresser un premier bilan des impacts de la pandémie de COVID-19. Le sondage, envoyé à des 28 000 médecins et résidents, a été réalisé par la firme SOM et s’est échelonné du 11 au 22 mars 2021. Au total, 1304 répondants y ont participé. Consultez les résultats du sondage.
De l’anxiété chez les médecins

L’impact de la pandémie provoque une forte anxiété : 65 % des répondants déclarent que la pandémie a eu un effet négatif sur leur santé mentale. Les données indiquent également que les médecins de moins de 35 ans ont été les plus affectés sur le plan de la santé mentale.
En ce qui a trait à la santé physique, 53 % des médecins affirment avoir subi des répercussions négatives, alors qu’un impact négatif s’est aussi fait sentir dans les relations de travail (41 %) et dans la motivation au travail (53 %). Enfin, 57 % des médecins rapportent une incidence négative de la pandémie sur leur vie familiale.
Les médecins estiment plus ou moins adéquates l’organisation du travail, la gestion des zones chaudes et froides, la disponibilité des équipements de protection individuelle et les horaires de travail dans les établissements où ils exercent. De surcroît, les deux tiers des médecins répondants sont en désaccord avec le temps supplémentaire obligatoire (TSO) imposé aux infirmières dans le réseau de la santé, même en temps de pandémie.
Les mesures sanitaires

Questionnés sur l’efficacité des mesures sanitaires mises en place, 91 % des médecins jugent que l’obligation de porter un masque ou un couvre-visage à l’intérieur est la mesure la plus efficace pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Les restrictions en matière de rassemblements publics et privés intérieurs de même que la distanciation minimale de deux mètres entre les personnes sont également considérées comme d’excellentes mesures pour freiner la propagation de ce virus.
En contrepartie, les médecins sont partagés sur l’efficacité du couvre-feu de même que sur la fermeture des écoles à certaines périodes.
Des enjeux de santé et de société
Le coup de sonde du Collège a aussi porté sur la question de l’aide médicale à mourir (AMM) et sur des enjeux de santé et de société. Une forte proportion (76 %) de répondants cible l’accessibilité aux soins de santé comme l’enjeu à prioriser au cours des prochaines années au Québec. La prévention par de meilleures habitudes de vie constitue aussi un enjeu de santé primordial.
En ce qui a trait aux enjeux sociaux, les médecins s’entendent sur le fait que la maltraitance chez les enfants et les personnes âgées, la violence conjugale et l’impact de l’environnement sur la santé sont prioritaires au Québec. On note que 38 % des médecins jugent que le racisme systémique lié aux institutions doit être abordé en priorité.
Finalement, 65 % des médecins indiquent être totalement d’accord à ce que l’AMM soit administrée à des patients en fin de vie qui la réclament. Toutefois, plus de la moitié des médecins ne sont pas d’accord à ce qu’elle soit offerte à des patients lorsque le principal motif invoqué est en lien avec la santé mentale.
Des leçons à tirer
Les médecins consultés souhaitent que l’on tire des leçons de ce qui a été vécu jusqu’à maintenant durant la pandémie, par exemple : appliquer plus rapidement les mesures d’urgence comme le confinement, s’assurer que le réseau compte suffisamment de ressources humaines et matérielles, communiquer plus clairement avec la population et assurer une gestion scientifique et non politique de la pandémie. Le Collège compte s’attaquer aux problématiques vécues par les médecins, en plus d’orienter ses actions futures en fonction des priorités mises de l’avant par ce sondage.