APRIL 14, 2021

Entrevue avec la Dre Isabelle Tardif : un des nouveaux visages publics du CMQ

SHARE

Ce texte est une copie de l’article rédigé par Christian Leduc publié dans Profession Santé.

Dre Isabelle TardifL’année 2021 marquera un point tournant à la haute direction du Collège des médecins du Québec avec les départs à la retraite des Drs Yves Robert et Jean-Bernard Trudeau, qui étaient respectivement secrétaire et directeur général adjoint de l’ordre professionnel. C’est la Dre Isabelle Tardif qui succédera à ces deux figures bien connues de la profession médicale. Voici son mandat, ses priorités et son parcours.

Grâce à la rigueur et au leadership dont elle a su faire preuve depuis qu’elle a rejoint le Collège des médecins du Québec comme directrice adjointe à la Direction des études médicales en 2017, la Dre Isabelle Tardif a été nommée au poste de directrice générale adjointe et secrétaire en juillet dernier.

Elle entrera pleinement en fonction dans ces deux rôles le 26 avril prochain. À la haute direction du Collège de 2003 à 2021, le Dr Yves Robert était bien connu du grand public, car il a été le porte-parole de l’ordre professionnel dans d’innombrables dossiers au fil des ans, tels que l’aide médicale à mourir, l’encadrement légal du cannabis à des fins médicales et les frais facturés aux patients par les médecins.

Arrivé au Collège des médecins en 2011, le Dr Jean-Bernard Trudeau est, de son côté, moins connu du grand public. Il a cependant joué un rôle prépondérant dans les dossiers des activités médicales partageables et de la collaboration interprofessionnelle. À titre d’exemple, il est l’un des architectes des règlements qui ont accru les nouvelles activités professionnelles que peuvent aujourd’hui réaliser les pharmaciens et les infirmières praticiennes spécialisées. 

« C’est en toute confiance que je passerai le flambeau à la Dre Isabelle Tardif dans quelques semaines, a indiqué le Dr Trudeau à Profession Santé le 29 mars. Déjà, elle a eu l’occasion de démontrer ses talents de communicatrice et son esprit de collaboration auprès de ses collègues et de plusieurs partenaires du Collège, notamment d’autres ordres professionnels. »

« Sa connaissance des dossiers du Collège et ses compétences médicales, son intelligence émotionnelle, de même que sa volonté de s’impliquer et d’engager un dialogue avec les patients pour faire une vraie différence sont autant d’atouts qu’elle possède », ajoute-t-il.

En assumant les rôles du Dr Robert et du Dr Trudeau, la Dre Tardif devient ainsi l’une des principales personnalités publiques du Collège des médecins, aux côtés du Dr Mauril Gaudreault et du Dr André Luyet, respectivement président et directeur général.

La Dre Tardif sera notamment responsable des relations avec les autres ordres professionnels et l’Office des professions du Québec. À ce chapitre, le comité des activités médicales partageables du Collège travaille présentement sur les demandes de plusieurs ordres professionnels, indique-t-elle. Elle cite en exemple les travaux récents du Collège et de l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec sur le baccalauréat comme norme d’entrée à la profession d’inhalothérapeute.

« Parmi les autres dossiers importants déjà en cours, il faut aussi s’assurer du bon atterrissage des nouvelles activités que peuvent maintenant réaliser les pharmaciens et les infirmières praticiennes spécialisées », poursuit-elle.

Soins virtuels

Lorsqu’on demande à la Dre Tardif quels sont les autres dossiers prioritaires qu’elle entrevoit pour le Collège au cours des prochains mois, elle mentionne les soins virtuels et la façon dont ils doivent être rendus pour garantir la protection du public.

« Il faut s’assurer que les soins virtuels sont appropriés en fonction du jugement clinique des médecins et des besoins de chaque patient, précise la Dre Tardif. Le Collège doit aider nos membres et les patients à déterminer le contexte qui se prête le mieux à des soins virtuels et quelles sont, par exemple, les bonnes plateformes à utiliser. C’est un travail qui se fait évidemment avec d’autres partenaires, comme le Ministère. »

Savoir de quelle juridiction relève un médecin qui offre des soins virtuels est un autre enjeu majeur sur lequel le Collège doit porter toute son attention, poursuit la Dre Tardif. « Que faire avec un médecin de la Colombie- Britannique qui offre des soins virtuels à un patient au Québec?, illustre la Dre Tardif. Il faut bien informer le public sur ses droits et sur ses recours possibles. Ce sont des enjeux très complexes. »

Nouvelles orientations stratégiques

Au sein de la direction du Collège depuis 2017, la Dre Isabelle Tardif a contribué à l’élaboration des nouvelles orientations stratégiques du Collège des médecins du Québec. Intitulé « Virage 2023 », ce plan stratégique adopté l’année dernière par le conseil d’administration présente la façon dont le Collège entend se transformer au cours des trois prochaines années.

La Dre Tardif a participé plus spécifiquement aux travaux sur le rayonnement du Collège, l’un des quatre thèmes de ces orientations stratégiques. Les autres thèmes sont l’agilité organisationnelle, la mobilisation des membres et l’actualisation de la gouvernance.

« Se rapprocher du public, des patients et des membres est incontournable pour maintenir le lien de confiance qu’ils ont avec le Collège », souligne la nouvelle directrice générale adjointe.

Son parcours

Titulaire d’un doctorat en médecine de l’Université de Montréal, qu’elle a obtenu en 1997, la Dre Isabelle Tardif a commencé sa carrière à l’Unité de médecine de famille (UMF) de Bordeaux-Cartierville et à l’Hôpital de Saint-Eustache.

La Dre Tardif a occupé pendant de nombreuses années différentes fonctions en lien avec le programme de résidence de l’UMF, ce qui a suscité chez elle un intérêt marqué pour les enjeux relatifs à la formation des nouveaux médecins.

« À l’UMF de Bordeaux-Cartierville, j’ai également pu mettre de l’avant plusieurs projets en matière de collaboration entre les professionnels de la santé, notamment en contribuant à l’intégration des premières infirmières praticiennes spécialisées qui arrivaient en poste », dit-elle à propos de ses premières années comme médecin.

Son expérience auprès des résidents lui a permis de se joindre, en 2010, à la Direction du programme de résidence en médecine de famille de l’Université de Montréal, tout d’abord à titre de directrice adjointe puis de directrice du programme.

En 2017, elle a rejoint le Collège des médecins du Québec comme directrice adjointe à la Direction des études médicales, où elle a pu poursuivre son engagement dans le dossier de la formation et de l’admission des nouveaux médecins.

Rapidement, elle s’est vu confier le dossier de la collaboration interprofessionnelle entre les médecins et les infirmières. Elle a ainsi pu travailler de près avec l’équipe de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.