Jusqu’au 28 mai prochain, plusieurs acteurs clés viendront enrichir la réflexion de la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie (LCSFV). Cette Commission a pour mandat d’étudier les enjeux liés à l'élargissement de l'aide médicale à mourir (AMM) pour les personnes en situation d'inaptitude et celles souffrant de problèmes de santé mentale.
Pour le CMQ, il est inacceptable que l’accès à l’AMM soit plus restreint pour les Québécois que pour les autres Canadiens depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fédérale. Au Québec, la nécessité d’obtenir un deuxième consentement avant l’administration de l’AMM, en vertu de la LCSFV, prive des patients, qui ont perdu leur lucidité depuis leur premier consentement, d’une mort digne, abrégeant leurs souffrances physiques et mentales.
En compagnie du Dr André Luyet, directeur général, je serai présent à cette Commission pour présenter le point de vue du Collège.
Au cours des dernières semaines, nous avons noué un dialogue avec le gouvernement du Québec afin de trouver les meilleures voies de passage pour soutenir les médecins et surtout, assurer à la population québécoise le même accès à l’AMM que celui offert partout ailleurs au Canada. Nous discuterons aussi avec les partis d’opposition. Les médecins québécois doivent être en mesure de dispenser des soins à leur patient en fin de vie, dans des conditions optimales, sans ambiguïté légale. Telle est notre position.
Lors de cette Commission, nous aborderons également des questions sensibles dont j’aurai l’occasion de vous reparler prochainement : aptitude à consentir à l’AMM, consentement anticipé et troubles mentaux. Ces questions délicates appellent à des débats inclusifs et essentiels. Cela fait près de 15 ans que le Collège engage et nourrit la réflexion permettant l’accessibilité à ce soin. Cette réflexion continuera d’évoluer, en phase avec la société.
Accès public aux défibrillateurs : une mesure concrète pour sauver des vies
Interpellé par les enjeux entourant la fin de vie, le CMQ n’en a pas moins à cœur de préserver le plus grand nombre de vies possible. À ce chapitre, des mesures relativement simples ont parfois un grand impact.
Pour des milliers de victimes d'un arrêt cardiaque soudain, l'utilisation rapide d'un défibrillateur externe automatisé (DEA) jouera un rôle décisif dans leurs chances de survie. Au Québec, des centaines de décès pourraient être évités annuellement grâce à un meilleur accès aux DEA dans les lieux publics.
Le Québec fait actuellement piètre figure à l’échelle canadienne avec seulement 27 DEA par 100 000 habitants. L’adoption d’une loi provinciale exigeant la présence de DEA dans des lieux désignés, comme c’est le cas au Manitoba et en Ontario, améliorerait l’accès public à la défibrillation. Ensemble, demandons au gouvernement d’agir promptement pour sauver des vies.