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Pour une fin de vie digne

Mot du président

01/27/2023

Une poignée de main bienveillante

La sédation palliative et l’aide médicale à mourir sont des soins médicaux auxquels les patientes et patients qui les réclament ont droit.

De manière choquante, l’actualité récente a mis en lumière plusieurs cas de personnes qui, en fin de vie, n’ont pu avoir accès aux soins appropriés et prescrits par la loi. Le comportement de membres du personnel soignant a d’ailleurs été dénoncé, de même que leur silence, ainsi que l’insensibilité des directions de certains établissements. Tout comme vous, j’ai été troublé par ces témoignages. Ce sont des situations inacceptables!

La sédation palliative et l’aide médicale à mourir sont des soins médicaux auxquels les patientes et les patients qui les réclament ont droit. On ne peut ignorer les volontés de ces personnes en fin de vie, ni les laisser à leur sort, en proie à une profonde souffrance. Mourir dans la dignité, c’est aussi cela.

Les médecins qui ont une objection de conscience à l’aide médicale à mourir ont l’assurance que celle-ci sera respectée. Néanmoins, ces médecins ont le devoir de fournir à leurs patientes et patients des conditions de fin de vie adéquates.

Ces événements mettent aussi en lumière des carences dans l’accès à des soins palliatifs médicaux de qualité en milieu hospitalier et à domicile. Les besoins en personnel sont grands. L’aide médicale à mourir ne doit pas devenir un raccourci en fin de vie, faute d’autres options.

Face à des situations où les droits de personnes en fin de vie ont été brimés, j’encourage le personnel soignant à briser le silence. La population doit avoir confiance envers les équipes qui sont au chevet de personnes vulnérables et souffrantes, et savoir qu’en aucun cas elles ne fermeront les yeux sur de tels événements.

Cette semaine, j’ai abordé ce sujet lors d’une rencontre avec la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger. Celle-ci a fait preuve d’une grande écoute et d’empathie. Elle prépare d’ailleurs le dépôt du projet de loi visant à élargir l’accès à l’aide médicale à mourir. Le Collège fera entendre sa voix et nous vous interpellerons sur cette question, comme nous l’avons fait par le passé. Enfin, nous ne manquerons pas de souligner les efforts à consacrer pour rehausser l’accès aux soins palliatifs sur le territoire.

Les médecins ont le privilège et la responsabilité d’accompagner des êtres humains, du début jusqu’à la fin de leur vie. Aucun motif ne peut justifier que les derniers moments de l’existence soient vécus dans la souffrance ou l’indifférence.

Dr Mauril Gaudreault

Dr Mauril Gaudreault,
Président du Collège des médecins du Québec

Dans le cadre de ses fonctions, il représente le Collège auprès des instances politiques et de divers partenaires afin d'en assurer le rayonnement. Il s'assure que les services de l'ordre reflètent bien sa mission, soit de protéger le public en offrant une médecine de qualité.

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